Élections présidentielles : demandez le programme !

À quelques semaines de l’élection, La Revue Pharma fait le point sur les différentes propositions santé des candidats à l’élection présidentielle. Domaine important, voire central dans beaucoup de programmes et à raison, la santé représente une attente importante de la part des citoyens ! Où se situent les pharmaciens dans tout cela ?

La santé, discipline consensuelle ? 

Contrairement à la fiscalité ou à l’économie, la santé semble un domaine moins propice aux batailles politiques. La plupart des candidats adressent des solutions proches à des problèmes similaires. Hôpital, Ehpad, T2A, nous revenons sur tout ce qui fait consensus. 

Il nous est apparu que les deux principales préoccupations des candidats dans le domaine sanitaire sont l’état des hôpitaux, révélé par la crise sanitaire, et les déserts médicaux, qui ramènent à la démographie médicale. Chacun présente des solutions mais, sur ce dernier point, fait les mêmes constats : le numerus clausus doit disparaître ! Or, c’était une des propositions notables de la loi santé du quinquennat : le numerus clausus a déjà disparu. Mais entre la volonté politique, l’inscription dans la loi, et l’application de la règle, se passe un temps d’autant plus long que les financements sont peu importants. 

 

Démographie médicale 

Tous les programmes promettent que leur candidat, une fois élu, engagera des professionnels de santé (infirmiers, aides-soignants et médecins en priorité) pour remettre l’hôpital à flots. Chacun annonce ses propositions pour en attirer une partie dans les déserts médicaux. Pour beaucoup de candidats, notamment à gauche et à l’extrême droite, ces mesures s’accompagnent d’une augmentation nette des salaires. 

On rappellera que le Ségur de la santé mené par Olivier Véran a fait augmenter les salaires, d’environ 10 %, des professionnels de santé de l’hôpital, jugés particulièrement faibles au regard des pays de l’OCDE.

Prévention toute

La prévention a longtemps été la dernière roue du carrosse de la santé ; elle est désormais dans toutes les bouches. Une prévention non seulement menée par les professionnels de santé (dont les pharmaciens !), mais aussi une prévention environnementale en agissant sur les polluants. La prévention est source d’amélioration de la qualité de vie, et également d’économies pour un système dont la balance financière est dans le rouge.

Trop de paperasse

Autre reproche fait au système de santé par la quasi-unanimité des candidats : la trop grande complexité administrative qui empêche les soignants de soigner. Les prochaines lois santé pourraient être des lois de refonte du système. 

ARS, la fin d’un règne ?

Vous lirez aussi que la quasi-totalité des candidats veut mettre fin aux ARS créées en 2009 sous l’égide de Roselyne Bachelot. Elles sont les représentantes de la suradministration ainsi que de la vision comptable de la santé. Certains candidats désirent redonner de l’autonomie aux régions, d’autres aux préfets, laisser de la liberté aux hôpitaux en changeant leur direction. L’idée fait son chemin. 

T2A, le mal qui ronge l’hôpital 

Remise en cause aussi par la grande majorité des candidats : la  tarification à l’activité. Les propositions vont dans le sens d’un retour à la tarification globale ou alors certaines ne sont parfois pas vraiment claires. Agnes Buzyn avait, par le biais de l’article 51 de la LFSS 2018, lancé différentes expérimentations financières dans le but de trouver des alternatives à la T2A, dont le gouvernement aimerait aussi se débarrasser, au moins en partie. 

Ehpad dans la tourmente 

Si la prise en charge des personnes âgées est un sujet qui importait déjà, « Les fossoyeurs » de Victor Castanet, livre révélation sur le fonctionnement de certains établissements privés, a placé les Ehpad au centre des discussions et donc des promesses électorales des différents candidats.

Et les pharmaciens dans tout ça ?

« Il n’y a pas de désert pharmaceutique » est un constat souvent entendu. Les pharmaciens peuvent aussi jouer un rôle important dans la coordination des soins, ainsi que dans la prévention. Ces assertions sont bien comprises par la classe politique qui sait depuis la pandémie que des missions importantes peuvent être confiées aux pharmaciens. Si la PDA reste très présente dans les esprits, la vaccination et les dépistages semblent être les nouveaux rôles clefs de l’officine.


Les programmes 

Tous ne sont pas présents, mais la plupart des partis ont répondu à notre appel pour présenter le programme de santé de leur champion et partager leur vision du rôle du pharmacien dans celui-ci. 

 

L’Union Populaire de Jean-Luc Mélenchon

 Il faut tout rebâtir pour arriver à un système complet et performant. ”

Porte-parole interviewé : Dr Karim Khelfaoui, médecin généraliste à Marseille

 

Le constat est rude : « La situation est très compliquée. Le système de soins a été abîmé par des décennies d’économies qui ont cassé l’hôpital public. Les 50 ans de numerus clausus ont aussi mis la démographie médicale en berne : pour beaucoup, l’accès aux soins est difficile. »

Le candidat Mélenchon propose des « assises » de la santé avec professionnels et usagers, dans chaque territoire, pour trouver par l’intelligence collective les solutions de l’accès aux soins. 

« Nous voulons une prise en charge globale et la place du pharmacien y est prépondérante. Pas de vision technocratique mais une discussion ouverte en vue d’une nouvelle organisation des soins. Les pharmaciens seront sollicités sur de nombreuses missions, notamment celles qu’ils remplissent mais qui ne sont pas reconnues. »

Parmi ces missions, la prévention (centrale dans le programme), l’éducation thérapeutique et la participation à la coordination des soins. 

Pharmacie : 

• Le plan massif de formation des professionnels de santé concernera les pharmaciens ;

• Le 100 % sécu : « un gain de temps administratif pour les pharmaciens » ; 

• La légalisation du cannabis : « En Uruguay, le cannabis est vendu uniquement dans les pharmacies. Il faut sortir de la prohibition en encadrant la vente, en faisant de la prévention directement auprès du consommateur ».

Au sujet du médicament, la création du pôle public du médicament et des produits de santé : « Une puissance publique pour une souveraineté retrouvée, soit une meilleure négociation des prix des thérapeutiques, en rééquilibrant les forces avec l’industrie pharmaceutique ». 

Pour le financement du système de santé, sortir du prisme de l’Ondam. Identifier les besoins, puis trouver les financements. Établir des plans sur 5 ans et en rediscuter à l’Assemblée annuellement. 

Pour soutenir ces mesures : « Réduire le chômage, payer les femmes au même niveau que les hommes, augmenter les salaires, créent des surcroîts de cotisations sociales qui renfloueront la sécu ». Et, en ligne de mire : « le décloisonnement du système de soins, entre ville et hôpital, entre soins et prévention ». 

L’hôpital : « Il doit redevenir attractif pour colmater la fuite massive des personnels soignants, en répondant à leurs aspirations. Puis, revaloriser les carrières et changer la gouvernance : collégiale et pas technochratique ». Parmi les objectifs : rouvrir des lits et désengorger les -urgences.


Europe Écologie les Verts avec Yannick Jadot

Pour que l’humain soit en bonne santé, il faut que la planète soit en bonne santé. ”

Porte-parole interviewée : Marine Tondelier, élue régionale et municipale

 

Le constat : « Nous pensons santé globale. Pour que l’humain soit en bonne santé, il faut que la planète soit en bonne santé. Les enfants qui naissent aujourd’hui vivront-ils sur une planète habitable en 2050 ? L’approche écologiste que nous défendons est la seule possible ». Les écologistes font de la prévention le fer de lance de leur programme de santé, notamment en interdisant les pesticides et produits industriels dangereux.

Hôpital : « Nos concurrents l’ont laminé en diminuant le nombre de lits. » Les écologistes veulent relever l’hôpital avec du personnel et des revalorisations de salaire (aucun agent de la fonction publique en dessous de la moyenne de l’OCDE) mais désirent un système de santé moins hospitalo-centré. « Il faut aussi sortir de la T2A qui n’est pas digne pour les patients et pour les soignants. »

En ville, le décloisonnement : « Les médecins traitants sont importants, mais ne peuvent pas être seuls décisionnaires. Une infirmière scolaire devrait pouvoir diriger un enfant vers un psychologue… Le médecin traitant ne doit pas être une étape de plus dans le parcours administratif du combattant. » 

Remettre les ARS dans leur cœur de métier : « Elles ne peuvent pas organiser et contrôler, elles sont juges et parties ! Nous voulons une démocratie sanitaire locale, avec un chef d’orchestre régional. L’État jouera son rôle, mais en faisant confiance. » Globalement, une plus grande marge de manœuvre pour les régions afin de faire des politiques de santé adaptées aux territoires.

Pharmacie: « Il y a un vrai sujet sur les déchets médicamenteux et pour les réduire, il faut éviter de les produire. Nous devons réfléchir à cela avec les pharmaciens. La gestion de quantité juste de conditionnement peut être une solution, comme on le voit dans certains pays. »

Pénurie de médicaments : « Un sujet stratégique, nous l’avons vu. La profession doit-être associée. »

Délégations de tâches et nouvelles missions : « Nous sommes pour la démocratie sanitaire et pour l’organisation de discussion interprofessionnelle. Les accords doivent être acceptés par les différentes professions. »

Financements : Taxes climatiques, arrêt des crédits d’impôts climaticides qui vont créer des recettes. « Investir dans la santé, c’est un gain ! » •


Les républicains avec Valérie Pecresse

Il faut faire tomber Les règles absurdes ! ”

Interviewé : Philippe Juvin, chef du service des urgences de l’hôpital George Pompidou et ancien député européen

 

Un programme de santé en 4 actes : 

• « Gagner 3 ans d’expérience de vie en bonne santé, en 10 ans » ;

• Adopter une vision globale : « La santé, c’est aussi l’air que l’on respire et l’eau que l’on boit ainsi que la santé animale » ;

• Faire de la prévention un objectif centrale, notamment grâce au numérique ;

• Mettre fin aux déserts médicaux : « nous abolirons le numerus clausus pour former 2 fois plus de médecins. Nous créerons une année supplémentaire d’internat pour les généralistes qui se fera non pas à l’hôpital, mais en ville ».

Libéraliser la santé, moins de règles pour plus d’efficacité : « Il faut faire tomber  les règles absurbes ! Prenons l’exemple des MSP : aujourd’hui, elles ne peuvent être ouvertes que si 2 médecins en font partie ; nous ferons sauter cette règle. Une MSP doit pouvoir se créer à l’initiative de médecin, d’infirmier et bien sûr de pharmacien ! ». 

« La téléconsultation lancée en 2017 ne s’est véritablement établie qu’avec la pandémie, quand elle a été libérée de ses règles. » 

Accélérer sur le numérique en santé : « Les Allemands ont investi 4,5 milliards d’euros uniquement dans le numérique hospitalier. Nous en sommes à la moitié d’investissement et ce, pour tout le système de santé ! »

3 grands plans nationaux : 

• Santé mentale : « Elle est en grande désespérance. Nous voulons faire la même chose qu’avec la création de l’Inca, il y a 20 ans, qui a structuré la prise en charge des cancers en France » ;

• Cancer de l’enfant : « Il y a une perte de chance au moment de l’adolescence » ; 

• Santé de la femme et de l’enfant : « Faire de la prévention chez l’enfant et de l’éducation thérapeutique dès la grossesse pour contrer l’explosion des troubles du comportement chez l’enfant. Tabac, bruit, tablettes, sommeil, il est essentiel d’expliquer ». 

Pharmacie : « Il existe des déserts médicaux, mais pas de désert pharmaceutique. Il faut donc s’appuyer sur les pharmaciens et étudier avec eux les autres missions qu’ils pourraient remplir. Le renouvellement d’ordonnance de maladies chroniques, la préparation du pilulier, etc. Le pharmacien et sa participation dans l’éducation thérapeutique… Les missions auxquelles nous pensons sont nombreuses. »

« Nous sommes très favorables à la vaccination par le pharmacien. Sauf chez l’enfant, du fait d’un suivi pédiatrique tout particulier. »

ARS : direction concomitante avec les régions.

Financements : « Beaucoup de dépenses absurdes sont évitables. Il faut rationaliser et repenser. L’hôpital n’est pas le lieu de suivi des maladies chroniques, c’est le lieu de diagnostic et de prise en charge. »

Volonté d’un Ondam qui fait le lien entre la ville et l’hôpital, un Ondam pluriannuel. 


Le Rassemblement national avec Marine Le Pen

Le pharmacien peut avoir un rôle central dans l’accompagnement des personnes dans le grand âge. ”

Interviewé : Dr Patrick Barriot, référent santé de Marine Le Pen

 

« Notre programme doit permettre de répondre aux 2 grands défis à venir : vieillissement de la population et augmentation de la prévalence des maladies chroniques. Un volet important de notre réflexion est consacré au patient âgé polypathologique et polymédicamenté, notamment sur le MAD et les Ehpad. »

Réforme de la gouvernance : « Marine Le Pen veut le démantèlement des ARS, responsables d’un carcan bureaucratique sur le soin avec une gestion purement financière. Il faut redonner la gestion aux hôpitaux avec une direction bicéphale : un médecin et un gestionnaire administratif, liés par un projet commun. La tutelle reviendrait au préfet. »

« La dérive bureaucratique du système qui éloigne les soignants et où la qualité des soins n’importe plus. Mille chefs de service ont démissionné à cause de ces problèmes et aujourd’hui la situation ne s’est pas -améliorée. »

Hôpital : Supprimer la T2A ou la ramener à 50 %. « Elle est totalement inadaptée à la prise en charge des patients chroniques et polypathologiques, même si elle convient à des soins standardisés bien précis. Nous reviendrions au système de dotation globale comme auparavant. »

Revaloriser les salaires de 10 % et engager 50 000 personnes à l’hôpital (principalement infirmiers et aides-soignants) : « Les conditions de travail sont aussi très importantes ».

Numerus clausus : « Il reste déguisé car déterminé par les ARS et limité par les hôpitaux universitaires. Il suffit d’ouvrir la formation aux autres hôpitaux ainsi qu’aux cliniques privées. » 

Pharmacie : 

• « Le pharmacien peut occuper un rôle central dans l’accompagnement des personnes dans le grand âge, afin de limiter la perte d’autonomie, notamment grâce au BPM et aux entretiens qui permettent de détecter les prescriptions inappropriées » ;

• « Le renouvellement des ordonnances pour les maladies chroniques équilibrées doit être envisagé » ; 

• Prévention : « Le pharmacien a un rôle à jouer dans le dépistage : Trod, diabète, dénutrition du sujet âgé… Un rôle aussi dans la vaccination, notamment Zona et pneumocoque ».

Ehpad : Accroissement du personnel médical « avec un pharmacien référent ». 

Financements : « Marine Le Pen a annoncé la mise en place d’un ministère de lutte contre la fraude, dont la fraude aux prestations sociales avec la mise en place d’une carte Vitale biométrique ». « Nous voulons supprimer l’AME, sauf urgence et enfants. Nous prévoyons aussi de diminuer le personnel administratif. »


Le parti communiste avec Fabien Roussel 

L’axe santé du candidat met en avant les services publics avec le recrutement de 500 000 fonctionnaires, dont 100 000 pour l’hôpital public. Il abrogerait la T2A et les lois de libéralisation de l’hôpital public. Le candidat promet aussi une revalorisation importante des salaires et des prestations sociales. Il affiche sa volonté de construire une Sécurité sociale du 21e siècle plus globale, avec une prise en charge à 100 % plus protectrice. 

Médicament : Création d’un organe public de gestion et de production des médicaments financé par 1 % des revenus des laboratoires pharmaceutiques. Ces derniers devront publier leurs revenus en aides publiques et une partie serait réquisitionnée. Pour Fabien Roussel, « le médicament est un bien commun qui doit être universellement accessible grâce à une coopération mondiale », annonce -t-il dans son programme.

Lutte contre les déserts médicaux : constructions d’hôpitaux de proximité, interdiction pour les médecins de s’installer en zone dense si ce n’est pas en vue d’un remplacement.

Le candidat communiste parle aussi de « prévention par la promotion du sport et d’une bonne hygiène de vie ».


Reconquête avec Eric Zemmour  

Le candidat d’extrême droite a construit son programme autour de la priorité nationale et cela se ressent sur son programme santé, particulièrement faible, voire inexistant, au regard des autres candidatures. Réserver les soins et les prestations sociales uniquement aux Français et aux Européens semble une priorité et supprimer l’AME une grande ligne de sa politique de santé. 

Il compte lutter contre les déserts médicaux en engageant des médecins salariés de l’État et en augmentant le numerus clausus. Un plan d’investissement dans l’hôpital est aussi prévu, sans que beaucoup de détails ne soient donnés. 

La réduction du délai d’IVG et l’interdiction de la PMA pour les femmes seules ont été évoquées par le candidat.


Le parti socialiste avec Anne Hidalgo   

« L’hôpital public dépérit, les soignants n’en peuvent plus. Je le redis, nous devons massivement investir dans l’hôpital, en changer le mode de financement et mieux intégrer les professionnels de santé aux décisions », a scandé Anne Hidalgo sur Twitter. Cela reflète le cœur de son programme santé : réinvestissement et fin de la T2A entre autres. On y retrouve la volonté de se débarrasser du numerus clausus et un investissement massif pour former davantage de professionnels afin de lutter contre la désertification médicale. 

Prévention : La candidate la met en avant et compte doter plus généreusement Santé publique France afin de travailler sur la santé environnementale. Elle porte aussi une attention particulière à la santé mentale et au burn-out.

Vieillir bien : Le grand âge est une autre priorité de la candidate qui désire une loi grand âge concernant aussi bien la santé, le logement, l’accès à la culture et la participation à la vie citoyenne.

Remplacement de l’Ondam par des objectifs nationaux de santé publique et suppression des ARS qui se comportent comme des « agences comptables ». 

Fin de vie : La candidate y porte une attention particulière et veut offrir « une fin de vie digne » et un accompagnement « avec humanité ».


 Nous avons tracé les sillons, il faut continuer le travail   

Le président a tardé à présenter sa candidature et à l’heure où nous écrivons ces lignes, il n’y a toujours pas de programme officiel. Mais il y a un bilan, que défend le Dr François Braun, référent santé d’Emmanuel Macron. 

Covid : « La crise a été très bien gérée, remarquable sur le versant sanitaire et la politique de vaccination est une réussite : nous sommes le pays le plus vacciné d’Europe. Nous avons eu les mains libres pour faire ce que nous savons faire : soigner. »

Lutte contre les inégalités d’accès à la santé : « Beaucoup de choses ont été faites : le zéro reste à charge pour les dents, les yeux et les oreilles ! Dix millions de Français ont pu s’équiper, alors qu’ils ne le faisaient pas. » 

On relève des progrès notables, mais les chiffres ne sont toujours pas à 100 %. 

Lutte contre l’endométriose : « Une maladie touchant 2 millions de femmes, mal connue, mal perçue. Tout est fait pour prendre en charge et créer un parcours de soins bien construit. »

Prise en charge des cancers de l’enfant : « Les efforts du gouvernement dans ce sens se sont portés vers les aidants, ce qui est nouveau, vers la formation des professionnels et le droit à l’oubli pour les jeunes patients. Nous avons une stratégie et un budget qui suivent pour les 10 prochaines années. »

Numerus clausus : « Quarante ans que nous en parlions, cela a été fait ! Les résultats vont mettre du temps à arriver, mais on compte déjà 19 % d’étudiants en médecine en plus depuis le début du quinquennat ». 

Territoires de santé : « Les MSP et les CPTS permettent de coordonner les équipes autour des patients. Et avec les assistants médicaux, nous libérons du temps médical. Les services d’accès aux soins sont un bel exemple de travail ville/hôpital qui offre un meilleur accès aux soins. L’expérimentation lancée est concluante et sera étendue sur tout le territoire. » 

E santé : « Passer de 140 000 actes de télémédecine en 2019 à 12 millions en 2021 : c’est une réussite ! »

Nous noterons la création de la Direction du numérique en santé, la croissance du Health Data Hub et le lancement de Mon espace santé. « C’est l’outil qui vient compléter la stratégie développée. »

Hôpital : « Le Ségur de la santé a rendu possible un investissement historique » : 8 milliards d’euros par an dans les salaires (10 % d’augmentation environ) et 19 milliards d’investissements sur 10 ans. 

« Bien sûr, cela n’est pas suffisant, mais nous avons ouvert un sillon. La question de la qualité de vie au travail est aussi une raison du départ de soignants et un premier pas a été fait. »

Indépendance sanitaire : « La création du label Fabriqué en France ouvre la discussion sur le prix des médicaments élaborés sur le territoire. En 2023, le paracétamol sera produit dans l’Isère. Cela avance et nous continuons sur cette voie. » 

Pharmacie : « Le pharmacien a sa place dans la lutte contre l’isolement en santé. On a eu tendance à croire que le pharmacien devenait commerçant, or ce n’est pas du tout le cas. Nous revenons à un pharmacien soignant qui contribue à la prise en charge du patient en ayant toute sa place dans l’équipe de soins. Les négociations conventionnelles vont dans ce sens. » 

Et après ? « Vous l’avez entendu : l’objectif est de protéger les Français. Il faut rendre notre système de santé plus efficace, continuer à lutter contre les inégalités de santé, faire de la France le premier pays en innovation de santé. La santé, c’est aussi la prévention, le dépistage, le soin et, après le soin, le MAD, les Ehpad… La piste est ouverte, nous la suivrons. »

« Lancer un grand débat sur la santé globale avec les professionnels de santé et les citoyens est nécessaire : une réflexion sur ce que l’on boit, ce que l’on respire, et sur ce qui touche à notre santé. »  •