Nouveau traitement dans le VIH

Le premier traitement à libération prolongée dans le VIH est disponible. Sous forme injectable et administré tous les 2 mois, il représente une révolution pour l’observance !

Molécules 

Il s’agit de la combinaison de deux molécules en suspension injectable LP : un nouvel inhibiteur de l’intégrase (INI) le cabotégravir, Vocabria, et le rilpivirine, Rekambys, inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI) qui existe déjà sous forme de comprimé à avaler.

Le Vocabria a également été mis sur le marché sous forme de comprimés pour permettre d’instaurer par voie orale la combinaison des 2 molécules et s’assurer de la tolérance du traitement avant d’initier une forme à libération prolongée

 

Initiation de traitement 

Les 3 premières administrations, comprenant une injection de Vocabria et une injection de Rekambys, doivent être réalisées à l’hôpital. Les deux premières sont injectées à 1 mois d’intervalle. La posologie d’entretien est ensuite une administration à renouveler tous les 2 mois.

La première administration est programmée le dernier jour du traitement antirétroviral en cours.

 

Injection

Vocabria et Rekambys doivent être injectés par voie intramusculaire au niveau du muscle fessier sur des sites d’injection distincts. L’ordre d’injection n’a pas d’importance mais les deux produits doivent être administrés lors de la même consultation. Le patient dispose d’un délai de 7 jours avant ou après la date prévue pour programmer et recevoir le traitement.

Des réactions aux sites d’injection (douleur et gêne, nodule et induration) sont rapportées dans 76 % des cas et 1 % des patients arrêtent le traitement en raison de cet effet indésirable.

 

Rétrocession  

Ces deux médicaments sous forme injectable ne sont pas encore disponibles en pharmacie de ville. Inscrits à la liste de rétrocession, ils sont délivrés dans les pharmacies à usage interne et uniquement sur présentation d’une prescription hospitalière.

Pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale, le Vocabria coûte 900,79 € et le Rekambys 380,36 €. Soit un coût annuel de 7 600 €.

 

VIH-1

Il existe deux types de VIH, les VIH-1 et VIH-2, qui présentent des différences moléculaires. Le VIH-2 semble moins virulent et moins transmissible ; on le retrouve principalement en Afrique de l’Ouest. En France, 98 % des infections sont causées par le VIH-1.

 

Indications 

Cette association libre de cabotégravir et rilpivirine est indiquée dans le traitement de l’infection par le VIH-1, uniquement chez les adultes ayant une charge virale contrôlée (< 50 copies/mL), sous traitement anti­rétroviral stable depuis au moins 6 mois et ayant plus de 200 CD4/mm3. Les patients ne doivent présenter aucune résistance ou antécédent d’échec thérapeutique aux INNT et aux INI.

 

Vigilance

Ce traitement n’est pas recommandé pour les patients avec un IMC ≥ 30 (car ils présentent un risque d’échec virologique), les patients coïnfectés par le virus de l’hépatite B, et les femmes enceintes.

L’allaitement n’est pas recommandé aux femmes porteuses du VIH, qu’elles suivent un traitement ou non, afin de limiter le risque de transmission.

À noter : le cabotégravir est détectable dans le sang jusqu’à au moins 12 mois après une injection.

 

Observance 

Le quotidien des patients avait déjà été allégé avec l’apparition des traitements combinant plusieurs molécules en 1 prise par jour, mais cette avancée thérapeutique permet d’aller encore plus loin et de les libérer de la charge mentale, souvent pesante, liée à l’observance.

En cas d’arrêt de ce traitement et pour réduire le risque de résistance, il faudra instaurer un autre traitement antirétroviral au plus tard deux mois après le dernier protocole d’injection.