Solriamfetol : du nouveau dans la somnolence

Le solriamfetol est un inhibiteur à double action de la recapture de la dopamine et de la noradrénaline, dérivé de la d-phénylalanine. Son mode d’action sur l’éveil n’est pas encore totalement compris . La demi-vie d’élimination du solriamfetol est de 7,1 heures.

Éveil

Le solriamfetol est un inhibiteur à double action de la recapture de la dopamine et de la noradrénaline, dérivé de la d-phénylalanine. Son mode d’action sur l’éveil n’est pas encore totalement compris . La demi-vie d’élimination du solriamfetol est de 7,1 heures.
Début de commercialisation
Début 2020, Jazz Pharmaceuticals a reçu une AMM européenne pour le solriamfetol (Sunosi) pour l’amélioration du niveau d’éveil et la réduction de la somnolence diurne excessive chez les adultes atteints de narcolepsie ou d’un syndrome d’apnées obstructives du sommeil. Une ATU nominative avait été délivrée en 2019. Il est désormais commercialisé en France.

 

120 000 patients

En France, 4 à 10 % de la population seraient atteints de SAHOS (syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil), et environ 10 % d’entre eux conserveraient une somnolence diurne malgré une bonne observance des traitements. Soit au total 112 000 patients. 1 800 patients seraient concernés par une narcolepsie résistante au traitement de première ligne.

 

Narcolepsie

Sunosi est indiqué dans la narcolepsie (avec ou sans cataplexie) en seconde ligne : en cas d’échec, d’intolérance ou de contre-indications aux alternatives thérapeutiques actuellement disponibles — à savoir le modafinil — pour améliorer l’éveil et réduire la somnolence diurne excessive. La HAS accorde un SMR modéré au Sunosi dans cette indication. Elle regrette cependant l’absence d’étude comparative modafinil/solriamfetol, et conclut ainsi à une absence d’ASMR pour le Sunosi.

 

Effets indésirables

S’il n’existe aucune étude à long terme sur le Sunosi, les observations à court et moyen terme montrent que le solriamfetol expose à des effets indésirables cardiovasculaires : augmentation de la pression artérielle et de la fibrillation atriale, de façon dose dépendante. Les effets indésirables psychiatriques doivent être surveillés de près, notamment l’anxiété, l’insomnie ou l’irritabilité. Il existe également un risque d’abus ou de mésusage, particulièrement chez les patients ayant des antécédents (méthylphénidate, amphétamine, alcool).

 

Contre-indications

Le solriamfetol est contre-indiqué pendant la grossesse et l’allaitement, et en l’absence de contraception efficace chez la femme en âge de procréer. Autres contre-indications : un traitement concomitant par IMAO ou dans les 14 jours qui suivent l’arrêt et des antécédents de pathologies cardiovasculaires.

 

75 ou 150 mg

Deux dosages de Sunosi sont disponibles : 75 mg (sécables) et 150 mg. Chez les patients narcoleptiques, la dose initiale recommandée est de 75 mg, au réveil, 150 mg en cas de somnolence plus sévère. En cas d’apnée du sommeil, la dose initiale recommandée est de 37,5 mg, au réveil. Cette posologie peut être augmentée en doublant la dose tous les 3 jours minimum.

 

Apnée du sommeil

Concernant les patients atteints de SAHOS, le solriamfetol est indiqué précisément chez les adultes dont la somnolence n’a pas été traitée de façon satisfaisante par un traitement primaire du SAHOS tel que la pression positive continue (PPC). Effet attendu : amélioration de l’éveil et baisse de la somnolence diurne. Dans ce cadre, la HAS atteste un SMR important. Cependant, « le SMR est insuffisant chez les patients non observants au traitement par PPC », précise-t-elle.

 

Qui peut prescrire ?

La prescription de Sunosi est réservée aux spécialistes en neurologie, en pneumologie ou aux titulaires de la « formation spécialisée transversale sommeil » et aux médecins exerçant dans les centres du sommeil. •