Revue de presse : décembre 2020

  • Qu’importe le test, pourvu que l’on ait la fréquence !
  • Covid : les perturbateurs endocriniens jouent-ils un rôle ?
  • Les enfants peu touchés par le virus
  • Le Covid nuit gravement à la santé mentale

Paris, rue du Cherche-Midi, le 9 novembre 2020.

Qu’importe le test, pourvu que l’on ait la fréquence !

Pour endiguer l’épidémie de Covid, la clé ne serait pas la sensibilité des tests, mais bien leur fréquence.

Des chercheurs de Harvard ont analysé la littérature scientifique, en décryptant les modes de propagation du virus et sa contagiosité. Ils ont ensuite mis en place une modélisation mathématique pour prévoir les effets du dépistage Covid dans trois groupes : 10 000 personnes, un campus de 20 000 étudiants et une ville de 8,4 millions d’habitants. Ces données ont été couplées à l’efficacité des tests RT-PCR et des tests rapides, antigéniques notamment. Résultat : ce qui influe sur le délai de propagation du virus, ce n’est pas la qualité du test, mais bien sa fréquence. Ainsi, dans le modèle grande ville, les tests rapides réalisés sur la moitié de la population, deux fois par semaine, ont réduit le R0 de 80 %. Contre seulement 58 % pour les tests RT-PCR, effectués à la même fréquence ! Alors que les RT-PCR permettent de détecter des charges virales plus faibles, ils ne seraient pas la clé d’un endiguement de l’épidémie. Et pour cause : le patient doit attendre 48 heures avant le résultat, période durant laquelle il peut continuer à propager le virus. Les chercheurs précisent que cette différence de détection entre les deux tests ne cible qu’une petite fenêtre au tout début de l’infection, période durant laquelle le malade n’est que peu contagieux.

Selon les auteurs de l’étude donc, les tests rapides sont principalement des tests de contagiosité. Déployés à grande échelle, en dépistant trois quarts des personnes tous les 3 jours, ces tests rapides réduiraient le nombre de personnes infectées de 88 %. Et sont « suffisants pour conduire l’épidémie vers l’extinction dans les 6 semaines ».

Publié dans Science Advances le 20 novembre 2020

DOI : 10.1126 / sciadv.abd5393


Covid : les perturbateurs endocriniens jouent-ils un rôle ?

Obésité, âge, diabète… Nous connaissons les facteurs augmentant la sévérité du Covid. Selon des chercheurs Inserm de Paris, les perturbateurs endocriniens pourraient aussi s’ajouter à cette liste de facteurs aggravants. Grâce à une approche bio-informatique, ils ont mis en lumière des voies biologiques, impliquées dans les réponses immunitaires, associées à la fois aux modes d’action des perturbateurs endocriniens et aux maladies favorisant la sévérité du Covid. L’identification de ces voies est primordiale pour comprendre pourquoi le Covid prend une forme sévère chez certaines personnes.

Publié dans Environment International le 30 octobre

https://doi.org/10.1016/j.envint.2020.106232


Les enfants peu touchés par le virus

Les enfants ont été au cœur de bon nombre de recherches en cette année de pandémie. Des Américains viennent de publier la plus vaste étude sur le sujet, recensant pas moins de 135 000 enfants, ados et jeunes adultes. Ils donnent quelques chiffres éclairants. Parmi eux, 4 % avaient été testés positifs au Covid, 7 % des positifs ont été hospitalisés, dont 28 % en soins intensifs. Huit enfants sont décédés, dont six présentaient des pathologies favorisant la sévérité de la maladie chez les enfants : DT1, DT2 ou cancer. Bonne nouvelle : l’asthme n’était pas associé à un risque accru. Les chercheurs concluent à un taux de létalité de 0,2 % chez l’enfant, soit dix fois moins que chez l’adulte.

Publié dans Jama Pediatrics le 23 novembre 2020

doi:10.1001/jamapediatrics.2020.5052


Le Covid nuit gravement à la santé mentale

L’enquête Coviprev menée par Santé publique France note une aggravation de l’état de santé mentale des Français à partir du mois d’octobre. 15,5 % des sondés déclaraient des troubles dépressifs fin octobre, contre 10 % en septembre. En tête des personnes les plus touchées : les femmes, les 18-25 ans et les plus précaires. Bien qu’élevés, l’anxiété et les troubles du sommeil sont restés stables en octobre, note Santé publique France.

Enquête Coviprev publiée en novembre 2020

Santé publique France