Témoignage : “ L’ecstasy est un poison ”

Après le décès de son fils, Louis, Martin Chassang, médecin urgentiste, se bat contre la banalisation de la MDMA et alerte tous les professionnels de santé.

Le 1er septembre dernier, Louis Chassang, 21 ans, décède après avoir consommé une dose de MDMA dans un club parisien. Moins de 3 mois après le drame, son père, Martin Chassang, mène le combat pour alerter sur les dangers de l’ecstasy. Une drogue euphorisante, qui circule avec une facilité déconcertante, notamment chez les plus jeunes.

« L’ecstasy est devenue complètement banale. Pour les jeunes, c’est festif, sans grand danger. Et une dose coûte aussi cher qu’un gin-tonic », nous explique Martin Chassang, médecin-urgentiste de profession. Ce soir-là, Louis et trois amis partagent l’achat de la MDMA, à raison de 3 euros chacun. Il succombera quelques heures plus tard à un arrêt cardiaque.

« C’est une véritable roulette russe. Une seule dose suffit, le produit est intrinsèquement toxique et mortel, même sans facteur de risque », alerte Martin Chassang, qui rejette le terme « d’overdose ». « Ramener le risque à la dose, c’est une erreur de santé publique, quelle que soit la dose, l’ecstasy est un poison. »

 « One Life, No ecstasy»

La méconnaissance du danger de la molécule induit les jeunes en erreur et nourrit des conseils incorrects : « On avait dit à Louis de ne prendre qu’un quart de la dose, pour tester. Beaucoup de fausses infos circulent, raconte Martin Chassang. J’ai reçu de nombreux témoignages d’amis de Louis, qui ne pensaient pas qu’une simple dose pouvait être mortelle, que ça n’arrivait qu’aux autres. »

Martin Chassang a décidé de faire de ce drame un combat, en créant l’association « One Life, No ecstasy». L’objectif : alerter les jeunes sur les dangers de cette substance, grâce à un discours moins vertical, moins patriarcal, mais plus horizontal. « Pour qu’il n’y ait plus d’autres Louis », espère son père, qui a reçu depuis de nombreux témoignages de familles endeuillées.

Alerter les pouvoirs publics

L’association fraîchement créée communique sur les réseaux sociaux pour toucher directement les jeunes : « Nous allons faire appel à des personnalités qui parlent aux jeunes : des youtubers, des influenceurs, des artistes… Des ambassadeurs qui pourront les protéger des dangers de l’ecstasy », indique Martin Chassang.

Des tee-shirts et des flyers à l’effigie de Louis ont été fabriqués. « L’idée est de se prendre en photo avec le tee-shirt et de la faire circuler sur les réseaux sociaux, pour que notre message devienne viral. Il faut que nous alertions les pouvoirs publics, qui n’ont pas pris la mesure du fléau qu’est l’ecstasy. Je pense que ce sujet doit être traité comme une vraie question de santé publique, comme la grippe ou le tabagisme, et inscrit dans le calendrier à l’instar du mois sans tabac », poursuit-il.

L’association a besoin de soutien des jeunes, des familles, mais aussi des professionnels de santé. « Il faut que les pharmaciens en parlent, affichent le poster dans l’officine et libèrent la parole », encourage Martin Chassang.

 

Les visuels sont téléchargeables ici

La page Facebook de « One life No ecstasy » 

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