Vydura, rimégépant

La migraine fait souffrir près de 11 millions de Français, mais 30 à 40 % d’entre eux semblent réfractaires aux traitements actuels spécifiques de la crise, ou possèdent des contre-indications. Une nouvelle molécule est donc la bienvenue.

Mécanisme d’action

Le rimégépant est un antagoniste des récepteurs du CGRP (calcitonin gene-related peptide – peptide relié au gène de la calcitonine). Il se lie sélectivement et avec une affinité élevée au récepteur du CGRP humain et inhibe l’activité biologique du neuro­peptide endogène.

Bien que le mécanisme ne soit pas entièrement élucidé, il semblerait que le CGRP, en augmentant lors de la crise de migraine, dilate les vaisseaux sanguins et soit impliqué́ dans la signalisation des nocicepteurs. 

Quoi qu’il en soit, Vydura s’est avéré plus efficace que le placebo pour traiter la migraine, dans trois études principales portant sur environ 3  500 adultes.

Posologie

Le Vydura est disponible sous forme de comprimé oral en lyophilisat de 75 mg, qui fond rapidement une fois placé sur ou sous la langue. Il est conditionné en boîtes de 2 ou 8 comprimés. 

Les patients doivent avoir les mains sèches pour extraire les comprimés de leur blister. 

En cas de crise migraineuse, la posologie recommandée est d’un comprimé une fois par jour si nécessaire.

Le Vydura possède également une indication en prophylaxie de la crise migraineuse chez les patients présentant au moins 4 crises migraineuses par mois. La posologie recommandée est alors d’un comprimé de 75 mg, tous les 2 jours. 

Point de vigilance

Le rimégépant est un substrat du CYP3A4. Il y aura donc des interactions avec tous les inhibiteurs ou inducteurs de ce cytochrome. La prise d’une autre dose de rimégépant doit d’ailleurs être évitée dans les 48 heures en cas d’utilisation concomitante d’inhibiteurs, même modérés, du CYP3A4.

Un lancement sans remboursement

Pfizer se veut transparent sur son choix. « La migraine est une maladie neurologique invalidante qui peut avoir de lourdes répercussions sur le quotidien des personnes qui en souffrent. Le besoin médical est important pour certains patients. C’est pourquoi nous avons pris la décision de mettre rapidement à disposition une nouvelle option thérapeutique orale pour répondre aux besoins des patients qui se trouvent aujourd’hui dans une impasse thérapeutique. »

Le médicament est donc déjà disponible à l’officine, sans remboursement.  Néanmoins, le laboratoire l’a annoncé : « À terme, notre volonté est de faire une demande de prise en charge par la Sécurité sociale ». 

À noter que certaines complémentaires santé prennent en charge sous forme de forfait des traitements sur ordonnance, mais non remboursés par la Sécurité sociale. ■