Attention aux champignons toxiques !

Nous voilà en automne : la grisaille, la pluie, les feuilles qui tombent et surtout… le retour des champignons. Savez-vous reconnaître les plus dangereux ? 

Amanite phalloïde

Amanite phalloïde

Nom latin : Amanita phalloides

Habitat : sous-bois de feuillus, pousse par dizaines

Lames : blanches et libres (non liées au pied)

Couleur de la sporée : blanche

Chapeau : verdâtre (olivâtre), parcouru de fibrilles radiales grisâtres

Pied : élancé, zébré, présence d’un anneau membraneux et d’une volve en sac

Chair : blanche, dégageant une odeur agréable de rose

Particularité : il existe des spécimens entièrement blancs

Risque de confusion  : amanite citrine, mais cette dernière présente une odeur de pomme de terre crue

Amanite citrine


 

Amanite panthère

Amanite panthère 

Nom latin : Amanita pantherina

Habitat : sous-bois de feuillus

Lames : blanches et libres

Couleur de la sporée : blanche

Chapeau : brun, recouvert de flocons blancs qui s’enlèvent très facilement (après la pluie), bords striés

Pied : blanc, présence d’un anneau membraneux et d’une volve en bourrelet

Chair : blanche à odeur douce

Risque de confusion : amanite rougissante (excellent comestible bien cuit), mais sa chair rougit et elle ne présente pas de volve en bourrelet

Amanite rougissante


Bolet satan

Bolet Satan  

Nom latin : Boletus satanas  

Habitat : sous-bois de feuillus 

Pores : adnés au chapeau, petits, de couleur orange chez les jeunes à rouge sang chez les spécimens matures

Couleur de la sporée : brun verdâtre

Chapeau : peut atteindre 40 cm, de couleur blanc sale (blanc mastic)

Pied : long et ventru à la base, jaune près du chapeau et rouge à la base avec un réseau concolore 

Chair : bleuissant légèrement au toucher ou à la découpe 

Risque de confusion : bolet à pied rouge, comestible si bien cuit, mais celui-ci présente un chapeau couleur noisette et sa chair bleuit très rapidement lorsqu’il est coupé

Bolet à pied rouge


Cortinaire couleur de rocou

Cortinaire couleur de rocou  

Nom latin : Cortinarius orellanus   

Habitat : plaine et forêt, plutôt sous les feuillus 

Lames : échancrées (léger creux entre les lames et le pied), espacées et de couleur rouille

Couleur de la sporée : rouille

Chapeau : fauve à roussâtre, plutôt plat à maturité, feutré au toucher 

Pied : roux, aminci vers la base 

Chair : crème à jaunâtre, odeur de radis 

Remarque : le cortinaire très joli, son proche cousin, est lui aussi mortel

Cortinaire très joli


Galère marginée

Galère marginée  

Nom latin : Galerina marginata

Habitat : pousse en troupe (pieds non soudés) sur le bois mort et sur la mousse

Lames : adnées (perpendiculaires au pied) de wcouleur brun fauve ou ocre

Couleur de la sporée : rouille

Chapeau : roussâtre à ocre, lisse et luisant

Pied : lisse, de couleur crème à ocre et d’aspect sale, présence d’un anneau

Chair : ocre à odeur farineuse 

Risque de confusion : pholiote changeante, excellent comestible, qui pousse en touffes (pieds soudés) et dont le pied est parsemé de petites mèches en relief 

Pholiote changeante


Gyromitre

Gyromitre   

Nom latin : Gyromitra esculenta   

Habitat : généralement dans les forêts de conifères, mais se trouve parfois dans les jardins

Chapeau : brun en forme de cervelle

Pied : blanc, court et creux

Chair : blanche à odeur agréable

Risque de confusion : morilles, mais ces dernières ont un chapeau formé de nombreuses alvéoles soudées entre elles

Morilles


Hypholome en touffes

Hypholome en touffes   

Nom latin : Hypholoma fasciculare 

Habitat : pousse en touffes sur les souches 

Lames : échancrées, de couleur olivâtre 

Couleur de la sporée : brun, noirâtre

Chapeau : jaune citron à roux 

Pied : crème à jaunâtre, avec une zone noirâtre annulaire 

Chair : de couleur jaune à rousse, fortement amère


Paxille enroulé

Paxille enroulé   

Nom latin : Paxillus involutus 

Habitat : sous-bois de feuillus (surtout les bouleaux) 

Lames : décurrentes (descendent sur le pied), de couleur rousse, se détachant très facilement avec l’ongle  

Couleur de la sporée : brun olivâtre

Chapeau : en forme d’entonnoir et à bords très enroulés,
de couleur roussâtre

Pied : lisse et trapu, roussit rapidement 

Chair : ocre à odeur plutôt agréable 

 


Le syndrome phalloïdien 

L’amanite phalloïde, la galère marginée, les amanites vireuse et printanière contiennent des amatoxines responsables du très redouté syndrome phalloïdien. Entre 6 et 24 heures après l’ingestion, surviennent des troubles digestifs intenses : douleurs abdominales, diarrhées sanguinolentes, vomissements. Puis, progressivement, les toxines s’attaquent au foie, entraînant une cytolyse hépatique responsable d’hémorragies, d’encéphalopathies hépatiques, et d’insuffisances hépatocellulaires. 

Un traitement doit être mis en œuvre le plus rapidement possible. 

Il consiste en la stabilisation hémodynamique du patient, en une épuration extrarénale, et en l’administration d’antibiotique. Il n’existe pas d’antidote spécifique, mais certaines molécules protectrices hépatiques sont utilisées (N-acétylcystéine, ou silymarine issue du chardon-Marie).


 

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