Nous voilà en automne : la grisaille, la pluie, les feuilles qui tombent et surtout… le retour des champignons. Savez-vous reconnaître les plus dangereux ?
Amanite phalloïde
Nom latin : Amanita phalloides
Habitat : sous-bois de feuillus, pousse par dizaines
Lames : blanches et libres (non liées au pied)
Couleur de la sporée : blanche
Chapeau : verdâtre (olivâtre), parcouru de fibrilles radiales grisâtres
Pied : élancé, zébré, présence d’un anneau membraneux et d’une volve en sac
Chair : blanche, dégageant une odeur agréable de rose
Particularité : il existe des spécimens entièrement blancs
Risque de confusion : amanite citrine, mais cette dernière présente une odeur de pomme de terre crue
Amanite panthère
Nom latin : Amanita pantherina
Habitat : sous-bois de feuillus
Lames : blanches et libres
Couleur de la sporée : blanche
Chapeau : brun, recouvert de flocons blancs qui s’enlèvent très facilement (après la pluie), bords striés
Pied : blanc, présence d’un anneau membraneux et d’une volve en bourrelet
Chair : blanche à odeur douce
Risque de confusion : amanite rougissante (excellent comestible bien cuit), mais sa chair rougit et elle ne présente pas de volve en bourrelet
Bolet Satan
Nom latin : Boletus satanas
Habitat : sous-bois de feuillus
Pores : adnés au chapeau, petits, de couleur orange chez les jeunes à rouge sang chez les spécimens matures
Couleur de la sporée : brun verdâtre
Chapeau : peut atteindre 40 cm, de couleur blanc sale (blanc mastic)
Pied : long et ventru à la base, jaune près du chapeau et rouge à la base avec un réseau concolore
Chair : bleuissant légèrement au toucher ou à la découpe
Risque de confusion : bolet à pied rouge, comestible si bien cuit, mais celui-ci présente un chapeau couleur noisette et sa chair bleuit très rapidement lorsqu’il est coupé
Cortinaire couleur de rocou
Nom latin : Cortinarius orellanus
Habitat : plaine et forêt, plutôt sous les feuillus
Lames : échancrées (léger creux entre les lames et le pied), espacées et de couleur rouille
Couleur de la sporée : rouille
Chapeau : fauve à roussâtre, plutôt plat à maturité, feutré au toucher
Pied : roux, aminci vers la base
Chair : crème à jaunâtre, odeur de radis
Remarque : le cortinaire très joli, son proche cousin, est lui aussi mortel
Galère marginée
Nom latin : Galerina marginata
Habitat : pousse en troupe (pieds non soudés) sur le bois mort et sur la mousse
Lames : adnées (perpendiculaires au pied) de wcouleur brun fauve ou ocre
Couleur de la sporée : rouille
Chapeau : roussâtre à ocre, lisse et luisant
Pied : lisse, de couleur crème à ocre et d’aspect sale, présence d’un anneau
Chair : ocre à odeur farineuse
Risque de confusion : pholiote changeante, excellent comestible, qui pousse en touffes (pieds soudés) et dont le pied est parsemé de petites mèches en relief
Gyromitre
Nom latin : Gyromitra esculenta
Habitat : généralement dans les forêts de conifères, mais se trouve parfois dans les jardins
Chapeau : brun en forme de cervelle
Pied : blanc, court et creux
Chair : blanche à odeur agréable
Risque de confusion : morilles, mais ces dernières ont un chapeau formé de nombreuses alvéoles soudées entre elles
Hypholome en touffes
Nom latin : Hypholoma fasciculare
Habitat : pousse en touffes sur les souches
Lames : échancrées, de couleur olivâtre
Couleur de la sporée : brun, noirâtre
Chapeau : jaune citron à roux
Pied : crème à jaunâtre, avec une zone noirâtre annulaire
Chair : de couleur jaune à rousse, fortement amère
Paxille enroulé
Nom latin : Paxillus involutus
Habitat : sous-bois de feuillus (surtout les bouleaux)
Lames : décurrentes (descendent sur le pied), de couleur rousse, se détachant très facilement avec l’ongle
Couleur de la sporée : brun olivâtre
Chapeau : en forme d’entonnoir et à bords très enroulés,
de couleur roussâtre
Pied : lisse et trapu, roussit rapidement
Chair : ocre à odeur plutôt agréable
Le syndrome phalloïdien
L’amanite phalloïde, la galère marginée, les amanites vireuse et printanière contiennent des amatoxines responsables du très redouté syndrome phalloïdien. Entre 6 et 24 heures après l’ingestion, surviennent des troubles digestifs intenses : douleurs abdominales, diarrhées sanguinolentes, vomissements. Puis, progressivement, les toxines s’attaquent au foie, entraînant une cytolyse hépatique responsable d’hémorragies, d’encéphalopathies hépatiques, et d’insuffisances hépatocellulaires.
Un traitement doit être mis en œuvre le plus rapidement possible.
Il consiste en la stabilisation hémodynamique du patient, en une épuration extrarénale, et en l’administration d’antibiotique. Il n’existe pas d’antidote spécifique, mais certaines molécules protectrices hépatiques sont utilisées (N-acétylcystéine, ou silymarine issue du chardon-Marie).
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