Olivier Véran aux pharmaciens : « Nous avons besoin de vous pour vacciner ! »

Ce 22 juillet, le ministre de la Santé, Olivier Véran, s’est adressé aux pharmaciens pour les féliciter de leur travail lors de la crise sanitaire ainsi que pour les pousser à se donner à fond afin de vacciner et de dépister au cours de l’été. Il a aussi répondu en direct aux questions posées par nos confrères.

« Je voulais vous dire merci ! » s’est exclamé le ministre de la Santé en ouverture de la conférence digitale tenue le 22 juillet à destination des pharmaciens. Des remerciements appuyés, pour les millions de masques distribués, de tests antigéniques réalisés et distribués, de vaccinations et plus globalement pour tout le travail réalisé par les pharmaciens depuis le début de la pandémie. Mais la tache n’est pas terminé.

 

« Ces prochaines semaines seront cruciales pour le pays »

« Tout n’a pas été facile », rappelle le ministre, qui a demandé aux pharmaciens de se jeter à corps perdu dans la bataille contre le virus. « Ces prochaines semaines seront cruciales, et même vitales pour le pays ! Nous avons engagé une course contre le variant. Nous avons besoin de vous pour vacciner. Vous allez devoir convaincre ! » a exhorté Olivier Véran, rappelant que près de 5 millions de personnes à risque étaient encore non vaccinées. Des patients pour la plupart atteints de maladies chroniques, qui passent régulièrement à la pharmacie et qui sont sceptiques face à la vaccination anti-Covid. « Ils ont besoin de la parole rassurante d’un professionnel de santé », a souligné le ministre, qui compte sur un engagement fort des pharmaciens pour toucher cette population.

Olivier Véran a précisé être en discussion avec l’Assurance maladie pour que « la rémunération soit adaptée au temps passé par les pharmaciens à vacciner », il a notamment évoqué une majoration de 5 euros pour les vaccinations le dimanche. En outre, afin de vacciner toujours plus massivement, près de 670 000 doses de vaccin Moderna devraient arriver chaque semaine dans les officines françaises durant le mois d’août. Le ministre s’est engagé à « lever tous les freins » à la vaccination et au dépistage en officine, et à rester à l’écoute des professionnels de santé.

 

« Je vous demande d’accélérer encore le dépistage antigénique »

Olivier Véran a aussi poussé les pharmaciens à s’engager toujours plus en faveur du dépistage antigénique : « vous allez être très sollicité, il va y avoir une augmentation mécanique du nombre de tests ». En cause, pas seulement la reprise épidémique et le variant delta, mais aussi le pass sanitaire qui se met en place dans l’hexagone. Conscient des fortes contraintes pesant sur les officines françaises, notamment au niveau des ressources humaines, le ministre de la Santé a demandé aux pharmacies dans l’incapacité de répondre à la demande, de prioriser les cas contacts.

 

Le ministre de la Santé a ensuite répondu aux questions des pharmaciens :

  • Le vaccin est-il efficace face au variant Delta ?

« Le vaccin est sûr et efficace ! » a assuré Olivier Véran, mettant en avant une efficacité de 88 % face au variant delta pour les vaccins à ARNm.

 

  • Aurons-nous des seringues unitaires ?

« Cela dépend des laboratoires, et c’est très compliqué pour eux en ce moment avec l’importante demande internationale », a répondu le ministre, qui n’a donc pas promis d’arrivée rapide de seringues unitaires de vaccin.

 

  • Quelles contre-indications pour les vaccins à ARNm ?

Les seules contre-indications sont les chocs anaphylactiques dus à un vaccin, les antécédents de myocardite ou d’hépatite liées à la vaccination, « ce qui est rarissime » a précisé le ministre de la Santé. Pour les enfants, les seules contre-indications sont la maladie de Kawasaki et les syndromes inflammatoires multisystémiques pédiatriques (PIMS) qui se développent chez de rares enfants, suite à une infection au SARS-CoV-2.

 

  • Faut-il faire un test sérologique avant la vaccination ?

« Oui, c’est fondamental de faire un test sérologique, car 16 % des patients qui viennent se faire vacciner à l’officine ont été infectés par le virus et ne le savent pas. Pour eux c’est un plus, car ils n’auront besoin que d’une injection pour avoir leur pass vaccinal, » a affirmé Olivier Véran. Pour ces patients ayant été infectés il faut donc rentrer dans le système d’information que le schéma vaccinal est complet dès la première dose.

 

  • Peut-on faire un vaccin à ARNm après un Astra-Zeneca ?

« Oui », répond le ministre. Plus généralement il a rappelé qu’il n’y avait aucun problème avec les schémas vaccinaux hétérologues, « tous les scientifiques sont d’accord là-dessus ».

 

Est-il possible d’avoir la liste des patients chroniques non-vaccinés ?

« Non », répond Thomas Fatome, directeur général de la CNAM, ce n’est pas encore possible. Pour l’instant l’Assurance maladie met a disposition des documents pédagogiques. Si vous désirez avoir la liste des patients à risque non vaccinés, le mieux est de demander aux médecins généralistes près de chez vous, qui eux, l’ont.

 

  • Que faire pour les patients vaccinés à l’étranger ?

« Nous ne reconnaissons que les vaccins autorisés par l’Agence européenne du médicament », a rappelé Olivier Véran. L’Assurance maladie travaille actuellement à une reconnaissance simplifiée des vaccinations étrangères. Pour les vaccins « non autorisés », il faut actuellement reprendre le schéma vaccinal depuis le départ, même si une réflexion est en cours pour le simplifier.

 

« Je suis favorable à tout ce qui est “safe” pour les patients et plus pratique pour vous ! Nous allons lever tous les freins, » a assuré le ministre de la Santé face aux nombreuses questions des pharmaciens, rappelant que « c’est maintenant que tout se joue ! »