Revue de presse : mai 2021

Des cellules cérébrales en forme d’étoile impliquées dans les tauopathies / Éditer le génome pour guérir la DMD / Anorexie : sport et émotions positives / Risque d’AVC après prééclampsie

Des cellules cérébrales en forme d’étoile impliquées dans les tauopathies

Astrocytes (en vert) et autres cellules (en bleu). WIKIPEDIA

Les tauopathies forment un groupe de maladies neurodégénératives, caractérisées par l’accumulation de formes anormales de la protéine Tau, et dont la plus connue est la maladie d’Alzheimer.

Les agrégats de protéines Tau se retrouvent principalement au niveau des neurones, où elles stabilisent la structure de leurs axones. Cependant, dans certaines tauopathies, des chercheurs avaient aussi identifié la présence d’agrégats dans les astrocytes, des cellules cérébrales en forme d’étoile, sans que l’on en explique l’origine ou les conséquences. Les astrocytes participent à la sécrétion de facteurs trophiques et de neurotransmetteurs, au maintien de la barrière hématoencéphalique ou encore à la réparation de lésions cérébrales.

Une nouvelle étude publiée par des chercheurs du CEA et du CNRS dans le journal Brain tente de mieux comprendre ce phénomène et de mieux définir le rôle des astrocytes dans le développement des tauopathies.

Les scientifiques ont ainsi développé des modèles rongeurs de tauopathies qui généraient spécifiquement des agrégats de Tau dans les neurones, à partir desquels ils ont montré que ces protéines anormales n’apparaissent dans les astrocytes que dans un second temps et qu’elles sont échangées entre neurones et astrocytes. Autre résultat important : une des formes anormales de la protéine Tau est toxique pour les astrocytes, entraînant leur mort. Ce phénomène pourrait avoir un rôle dans le développement des symptômes cliniques des tauopathies. Les astrocytes interviendraient dans les mécanismes pathologiques de ces maladies, ce qui n’était pas si clair jusqu’ici.

Publié dans Brain, avril 2021

DOI : https://doi.org/10.1093/brain/awab011


Éditer le génome pour guérir la DMD

Deux nouvelles techniques d’édition du génome, s’appuyant sur la méthode CRISPR-Cas9, ont été utilisées avec succès pour le traitement de la dystrophie musculaire de Duchenne dans des modèles animaux. Cette maladie génétique rare provoque une dégénérescence progressive de tous les muscles de l’organisme. Elle touche environ 2 500 personnes en France, essentiellement des garçons. Les chercheurs de la University of Texas Southwestern Medical Center ont montré que les deux techniques d’édition du génome mises au point dans leur laboratoire, très précises, permettent de corriger la mutation du gène DMD sans modifier un nombre important de bases d’ADN. Cette mutation située sur le chromosome X est mise en cause dans le développement de la maladie.

Publié dans Science Advances, avril 2021

DOI : https://advances.sciencemag.org/lookup/doi/10.1126/sciadv.abg4910


Anorexie : sport et émotions positives

Chez les patientes anorexiques, la perte de poids par carence alimentaire s’accompagne d’une nette diminution des capacités physiques. Pourtant, nombre d’entre elles continuent à pratiquer intensément une activité sportive, ce qui participe à l’amaigrissement.
Des chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Paris ont montré que l’effort physique génère des émotions positives chez les patientes mais aussi chez leurs apparentés non malades. La recherche d’un effet récompense par l’effort physique expliquerait pourquoi les patientes continuent le sport malgré la fatigue. Cet aspect de la maladie serait génétiquement influencé puisqu’il se retrouve au sein de la même famille, même chez des proches non malades.

Publié dans International Journal of Eating Disorders, avril 2021

DOI : 10.1002/eat.23503


Risque d’AVC après prééclampsie

La prééclampsie se caractérise par une élévation de la pression artérielle qui peut apparaître au milieu du second trimestre de la grossesse et qui est en cause dans un tiers des naissances des grands prématurés. Les femmes qui font une prééclampsie pendant leur grossesse sont au moins 3 fois plus susceptibles d’être victimes d’AVC plus tard dans leur vie que les autres, selon les scientifiques de la University of Utah Health. Les chercheurs recommandent donc que les patientes qui ont eu une prééclampsie soient étroitement surveillées dans les années qui suivent. Cela implique notamment de porter une attention particulière à certains paramètres tels le taux de cholestérol ou la pression artérielle.

Publié dans Jama, avril 2021

DOI : http://dx.doi.org/10.1001/jamanetworkopen.2021.5077