Grand Ouest
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Acquisition et financement
Les prix des pharmacies sont stables depuis 5 ans, environ sept fois l’EBE. Cette année, le prix d’achat moyen est supérieur à celui de 2018, mais l’augmentation est moins importante que l’année passée. Cependant, 60 % des cessions concernent des pharmacies de plus de 1 500 K€ de CA HT et 30 % d’entre elles ont un CA HT de plus de 2 millions.
L’apport nécessaire, pour réaliser ces transactions, s’est élevé en moyenne à 15 %.
Le montant de l’apport personnel (en %) est en forte diminution (-6 points) dans notre région. Il est conforme à la moyenne nationale (15 % également, en baisse de quatre points par rapport à l’année passée).
Le montant de l’apport moyen s’est élevé à 275 000 €. Nous avons une proportion de primoaccédants plus importante, et c’est une bonne chose ! Nous leur proposons des solutions nouvelles : investisseurs pharmaciens, banquiers, répartiteurs et caisse de retraite.
Chiffre d’affaires
Cette évolution de l’activité (+3,27 %) de nos pharmacies bretonnes est cohérente par rapport à l’évolution du prix des médicaments en France en 2019 (+3,96 %). Cette légère croissance de l’activité en 2019 est confirmée (depuis 3 ans) après 4 années consécutives de baisse.
Les honoraires de dispensation représentent une part significative de l’activité officinale (8,71 %). Ils ont augmenté de 8,18 % entre 2018 et 2019, depuis la nouvelle convention mise en place le 1er janvier 2019. Les ventes de 5,5 % ont été dopées en 2019 par l’essor du marché des compléments alimentaires. Le marché de l’OTC enregistre cette année encore un recul important, dû à l’attirance des consommateurs pour les médecines naturelles.
Marge et EBE
La marge brute globale en valeur a légèrement augmenté, le pourcentage de marge sur les ventes et prestations accuse une petite baisse : 31,30 % (31,78 % en 2018). Cette année, toutes les officines, quelle que soit leur taille, ont vu leur marge augmenter. Auparavant, seules les pharmacies de plus de 2 500 k€ de CA HT enregistraient une légère progression.
L’EBE a faiblement diminué : l’augmentation de la marge brute globale n’a pas été suffisante pour compenser la hausse des charges externes (+2,56 %) et surtout celle des frais de personnel (3,42 %). Toutes les catégories de pharmacie (ou presque, à l’exclusion des pharmacies dont le CA HT > 4 millions d’euros) voient leur EBE diminuer de près de 8 %. Cette érosion de rentabilité est inquiétante. •
Par Carole Glez Expert-comptable