Comment lutter contre la désertion des lieux médicaux ?

La Société Francophone des Sciences Pharmaceutiques Officinales (SFSPO) relate une véritable « bombe à retardement sanitaire » et co-propose, avec la Société Française de Médecine Générale (SFMG), des recommandations afin de lutter contre ce possible fléau.

« Si vous êtes malades restez chez vous n’allez pas voir votre médecin et en cas de difficultés respiratoires appelez le 15 » recommandaient les autorités sanitaires, dès le début de la crise Covid. Ajoutez à cela des média totalement tournés vers la pandémie, transformant l’information en véritable psychose.

 Les conséquences sur la santé des patients ont été directes : ils ont été nombreux à penser que leur maladie chronique et leur problème de santé passaient au second plan ; encore plus nombreux à spéculer sur les lieux médicaux comme possible foyer infectieux. Renoncement au soin se soldant par des répercussions parfois dramatiques sur l’état de santé des patients, qui ont interrompu leur traitement, et n’ont pas consulté quand cela était pourtant nécessaire. D’ailleurs, les hospitalisations pour accident vasculaire cérébral ont chuté de plus de 40% pendant la pandémie de COVID-19 (source étude NEJM).
Mais seul, ni un pharmacien, ni un médecin ne peut surveiller la bonne observance des patients et la non négligence de leur traitement. Communication interprofessionnelle et communication avec le patient sont plus que jamais de rigueur. Si les consultations reprennent doucement leur cours, la peur de consulter reste bien présente dans l’esprit des patients.

La SFSPO, en collaboration à la SFMG, préconise de repérer les patients nécessitant un rendez-vous. Ainsi, en cas de signal de l’altération de l’état de santé d’un patient, ce dernier devra être orienté vers son médecin traitant. La société demande également la possibilité de renouveler une ordonnance périmée de moins de 3 mois, pour un patient à pathologie chronique stable. Les ordonnances peuvent être transmises de façon dématérialisée entre pharmacien et médecin, uniquement via messagerie sécurisée.
Comme toujours, lors d’un renouvellement d’ordonnance, le pharmacien doit alerter l’évolution défavorable de l’état de santé d’un patient à son médecin traitant. Le cas échant, rappeler au patient non observant que le traitement ne doit pas être modifié ni arrêté sans avis, même en période de crise sanitaire.