Puis-je conseiller de l’ibuprofène ? • En cas de pathologie chronique, le patient peut-il continuer ses corticoïdes ? • Que dois-je faire pour modifier les horaires d’ouverture de mon officine ? • Puis-je renouveler une ordonnance périmée de dispositif médical ? • Que faire si l’un de mes salariés a une santé fragile ? • Mon titulaire a-t-il le droit de modifier mes jours de congés ? • En cas de suspicion d’angine, dois-je effectuer un Trod au comptoir ?
« Puis-je conseiller de l’ibuprofène ? »
Il n’est pas recommandé au pharmacien de conseiller en OTC de l’ibuprofène ou de l’aspirine à dose anti-inflammatoire à un patient. En effet, les AINS peuvent masquer une infection, voire l’aggraver dans certaines situations. Des effets indésirables graves ont ainsi été signalés chez des patients atteints ou suspectés de Covid. D’ailleurs, depuis le 17 mars, la vente d’AINS en ligne est suspendue. En cas de fièvre, virose, douleurs… s’en tenir au paracétamol en automédication.
« En cas de pathologie chronique, le patient peut-il continuer ses corticoïdes ? »
Oui, le traitement ne devra jamais être arrêté sans avis contraire du médecin. La Société de pneumologie française (SPLF) rappelle ainsi que : « les personnes souffrant d’une maladie respiratoire chronique (asthme, BPCO…), qui reçoivent un traitement par corticoïde inhalé ou oral, ne doivent pas l’interrompre (…) au risque de déstabiliser leur maladie ». Les asthmatiques doivent maintenir leur traitement de fond par corticoïdes inhalés, « qui n’exposent pas à un risque d’infection virale respiratoire plus sévère en général et d’infection par le SARS-CoV-2 sur les données disponibles », indique la SPLF.
« Que dois-je faire pour modifier les horaires d’ouverture de mon officine ? »
Le titulaire est libre de déterminer et modifier ses horaires, à condition de s’assurer de la continuité des soins. Ainsi, en cas de fermeture précoce en soirée, assurez-vous qu’une pharmacie de garde reste ouverte. En cas de modifications des horaires, il convient toujours de prévenir vos patients via un affichage, Résogardes et votre syndicat départemental pour qu’il réorganise les gardes. Enfin, ces modifications doivent être faites en concertation avec les salariés. En cas de manque de personnel, la délivrance pourra s’effectuer à travers un guichet de garde.
« Puis-je renouveler une ordonnance périmée de dispositif médical ? »
Oui, depuis l’arrêté du 19 mars 2020, dans le cadre de traitement pour des pathologies spécifiques et pour le maintien à domicile, dont les pansements et matériels de contention, prescrits sur une ordonnance renouvelable périmée, tout comme les canules trachéales et les prothèses respiratoires pour trachéotomie. Par ailleurs, les pharmaciens peuvent désormais substituer un DM par un autre en cas de rupture avérée, si l’arrêt est préjudiciable au patient.
« Que faire si l’un de mes salariés a une santé fragile ? »
Depuis le 18 mars, toute personne présentant des fragilités de santé peut bénéficier d’un arrêt maladie préventif. Une mesure qui s’applique également aux officinaux. En ALD, le salarié pourra obtenir directement son arrêt de travail sur le site declare.ameli. fr. S’il n’est pas en ALD, l’arrêt de travail sera établi par le médecin traitant. La liste des pathologies concernées est disponible sur le site du Haut conseil de la santé publique.
« Mon titulaire a-t-il le droit de modifier mes jours de congés ? »
Oui, car l’ordonnance relative aux jours de congés et RTT imposés s’applique également à l’officine. Votre titulaire pourra donc imposer ou modifier vos jours de RTT dans la limite de 10 jours ouvrés, avec décision unilatérale de l’employeur, sous réserve de justifier d’une baisse d’activité. Pour les congés, cette limite est fixée à 6 jours ouvrables, sous réserve d’un accord d’entreprise ou d’un accord de branche. Il doit vous prévenir au moins un jour avant.
« En cas de suspicion d’angine, dois-je effectuer un Trod au comptoir ? »
Non. Au stade 3 de l’épidémie, les autorités de santé recommandent aux pharmaciens de ne pas effectuer de Trod angine, pour ne pas inciter des potentiels malades du Covid à se présenter en officine. Une recommandation qui permet de limiter le déplacement des personnes infectées, et donc le risque de transmission à la fois à la clientèle, mais également au pharmacien. •