Une équipe de chercheurs espagnols a identifié un inhibiteur capable de neutraliser la neurotoxicité dans les maladies de Parkinson héréditaires.
5 % des cas de maladie de Parkinson sont des formes héréditaires. La majorité de ces cas et quelques formes sporadiques sont causées par des mutations faux sens sur la kinase 2. La kinase mutée appelée LRRK2 devenue hyperactive induit une neurotoxicité, d’où le développement d’inhibiteurs spécifiques à celle-ci. Cependant, les inhibiteurs existants, essentiellement compétitifs à l’ATP, présentent des effets indésirables. Les effets cliniques sont également peu définis.
Néanmoins, l’équipe de chercheurs espagnols, menée par Iban Ubarretxena, directeur de l’institut Biofisika, identifie un inhibiteur allostérique de la kinase LRRK2 : la 5 ′-désoxyadénosylcobalamine (AdoCbl), forme physiologique de la vitamine B12. AdoCbl se lie directement à LRRK2, module son activité en perturbant sa dimérisation. Les études démontrent une inhibition de la kinase LRRK2 et une prévention de la neurotoxicité dans les neurones de rongeurs et dans des cellules transgéniques exprimant des variants de la maladie LRRK2. Chez la souris, AdoCbl diminue également les déficits en libération de dopamine. La vitamine B12 pourrait ainsi être exploitée pour développer de nouvelles thérapies contre la maladie de Parkinson.
- Publié dans Cell Research le 11 mars 2019
- DOI : 10.1038/s41422-019-0153-8