Crèmes solaires : quelles innovations face aux controverses ?

Trop chères, nocives pour l’environnement marin, peu fiables… Les protections solaires ont parfois mauvaise presse. Pourtant essentielles pour éviter les cancers de la peau, seuls un quart des Français achètent des crèmes solaires chaque année. Pour couper aux cours aux controverses, la Fédération des Entreprises de la beauté (FEBEA) a organisé le 24 mars une conférence de presse.

Limiter les pollutions environnementales

Des nombreuses réglementations européennes s’appliquent aux produits solaires, dont une liste stricte de filtres solaires autorisés. L’Europe a la chance de jouir d’une liste moderne, actualisée régulièrement au fil des innovations. À États-Unis, parce que les solaires sont considérés comme des OTC, ils doivent passer par le contrôle de FDA, qui s’en occupe peu. La liste n’a été actualisée qu’en 1974… Les filtres solaires peuvent être organiques, ou minéraux, qui sont bien souvent de dioxyde de titane ou de l’oxyde de zinc, sous forme nanométrique. Des nanoparticules dont l’impact sur le corps et l’environnement est encore mal connu et qui sont même présentes dans les solaires bios.

Les conséquences de la dilution des filtres dans les océans sont considérables. Et chaque année des tonnes de crèmes y sont déversées. Les filtres organiques hydrophiles se dissolvent dans l’eau est impactent les organismes marins. Les filtres minéraux, quant à eux, se déposent sur le fond des océans pour ne jamais se dégrader. Face à cela, les marques souhaitent réagir, annonce la FEBEA, en cherchant à proposer des filtres moins controversés. Pour l’instant rien de nouveau, mais l’inspiration pourrait peut être trouvée dans le biomimétisme. Certains poissons ou crustacés synthétisent en effet naturellement des protecteurs solaires ! Affaire à suivre donc…

Une protection difficile à établir

Seconde accusation : les critères de définition des SPF sont flous. Pour être dans les clous, une crème solaire doit avoir un ratio de protection UVA/UVB d’un tiers. Mais pour mesurer la protection UVB, il n’existe pas encore de technique in vitro. Les tests doivent donc encore être faits sur des volontaires sains… Et la méthode de mesure in vitro des UVA, faite sur une plaque de plexiglas, n’est pas encore standardisée.

Peu de marques se placent sur le solaire, car les crèmes solaires restent donc encore compliquées à fabriquer et coûtent cher. Et certaines tentent même des innovations totalement inutiles, comme une protection contre les infrarouges. Une aberration selon la FEBEA, car stopper le passage des infrarouges dans la peau supprime la sensation de chaleur et donc l’alerte anti coup de soleil. Des efforts restent donc encore à faire.