Attractivité de la recherche clinique en France : il faut passer la cinquième

Même si sur l’ensemble des indicateurs de réalisation des études, la France s’est sensiblement améliorée, le retard quant à ses concurrents internationaux est toujours trop important dans la perspective d’attirer d’avantage de laboratoires. Plus précisément, c’est dans les essais précoces (phase I et phase II) et les aires thérapeutiques distinctes de l’hémato-oncologie (où elle excelle) que la France doit se perfectionner. Les voyants passant à l’orange, il s’agit donc de donner un grand coup d’accélérateur pour passer au vert.

 

 

De la différence entre l’objectivité et la subjectivité

 

Les chiffres de l’attractivité de la recherche clinique en France sont loin d’être mauvais. En deux ans (l’étude concerne la tranche 2014-2016), le nombre moyen de patients par étude (23 à 34) et par centre (4,4 à 5,8) ainsi que la vitesse de recrutement des volontaires (1 à 2,6 par mois et par centre) ont en effet significativement augmenté, si bien que l’on se classe aujourd’hui parmi les meilleurs élèves mondiaux. Pourtant, lorsque l’on interroge les entreprises du médicament sur leur perception de l’environnement et des conditions de réalisation des essais cliniques dans notre pays, le son de cloche est bien diffèrent : lorsque ces derniers ne nous considèrent pas comme les derniers de la classe, ils nous placent en milieu de tableau. Complexité des autorisations administratives, lenteur du processus de recrutement, non respect des objectifs de recrutement ou encore manque d’importance des leaders d’opinion et médiocre qualité des investigateurs sont autant de reproches qui nous sont adressés. D’aucuns diront que nous ne les méritons pas. Cependant, il est du devoir du gouvernement de rétablir la vérité et de laver l’honneur de la recherche clinique française.

 

 

Des actions pour y remédier

 

Pour ce faire, et élections obligent, le Leem propose 5 actions au futur gouvernement pour renforcer l’attractivité de l’hexagone en recherche clinique :

  1. Réduire les délais de mise en place des études : le délai médian de traitement des dossiers de recherche clinique par l’ANSM et les Comités de protection des personnes (CPP) sont respectivement de 57 et 62 jours (à l’automne 2018, le délai maximum sera de 60 jours)
  2. Faciliter le diversification de la recherche clinique : 45% des études et 90% des études précoces concernent l’onco-hématologie, aire thérapeutique de prédilection en France
  3. Renforcer la formation des professionnels de santé
  4. Informer et mobiliser les patients
  5. Accroître la visibilité de la France à l’international