L’éducation thérapeutique à la fac !

« Longtemps, le patient était l’homme couché, face à l’homme debout », a raconté le Pr Bruno Riou, doyen de la faculté de médecine Pierre et Marie Curie, en introduction de la leçon inaugurale de l’Université des patients, le 17 janvier. Lancée en 2009, l’Université des patients a vu passer pas moins de 129 patients experts, diplômés. Atteints de sclérose en plaques, maladie de Crohn ou encore diabète… Ces patients peuvent suivre une formation diplômante d’éducation thérapeutique en master ou en diplôme universitaire. Et cette année, deux nouveaux cursus ont été ouverts : en démocratie sanitaire et en accompagnement du parcours patient en cancérologie.

« Faire bouger les lignes »

La mise en place d’un diplôme d’éducation thérapeutique était une « évidence » pour le secrétaire d’État chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, Thierry Mandon. « C’est valider par un diplôme ce que (les patients) faisaient déjà » a insisté quant à elle Catherine Tourette-Turgis, fondatrice de l’Université des patients. Cette « clinicienne de l’accompagnement » a commencé à se consacrer à l’éducation thérapeutique dans les années 1980, lors de l’épidémie de Sida.

Soutenue par le fond MSD Avenir, l’Université des patients est née à l’UPMC. Et cette idée a ensuite inspiré Marseille et Grenoble. Depuis, les étudiants ont pour certains entamé un parcours professionnel. Par exemple, Stéphanie, diabétique, forme désormais des soignants depuis sa sortie de l’Université. Christelle, atteinte de la maladie de Crohn et de spondylarthrite, est quant à elle devenue ingénieure en éducation thérapeutique. « Faire bouger les lignes », « pousser les murs », « être reconnus vis-à-vis des soignants » : les réactions des étudiants sont enthousiastes. Et désormais, 25% des cours sont assurés par d’anciens élèves.