Les professionnels de santé sont confrontés à de nouveaux défis. Organisation du retour à domicile après hospitalisation, MAD, vieillissement de la population (9,2 % des français ont plus de 75 ans) ou encore hausse du nombre de patients atteints de maladies chroniques … C’est face à une inéquation entre l’offre et la demande de soins que pharmaciens, médecins, sages-femmes, infirmiers, podologues, dentistes, kinésithérapeutes ont décidé de s’unir en créant la Fédération de soins primaires (FSP). « Ensemble, nous avons vocation à devenir l’interlocuteur des pouvoirs publics en matière de soins primaires. Le patient a besoin d’être entouré d’une équipe de soins qui se parle, d’une équipe coordonnée, qui manie de nouveaux outils » a expliqué Gilles Bonnefond, pharmacien et président de l’USPO, à l’ouverture de la conférence de presse de lancement de cette fédération.
Annick Touba, présidente du syndicat national des infirmiers libéraux (SNIIL) a appuyé ces propos : « Même si nous sommes dans un système libéral cloisonné, nous demandons à pouvoir faire équipe, et notamment avec le patient qui doit manager sa maladie et ne pas être mis à l’écart. Nous sommes dans une démarche interprofessionnelle avec l’espoir que nos pratiques en tant qu’infirmières soient fédérées. »
Les centres de santé participent également à cette fédération, par la voix de la fédération nationale des centres de santé (FNCS) et de la fédération française des maisons et des pôles de santé (FFMPS). Comme l’a rappelé Didier Menard, médecin généraliste, membre de la FFMPS, la France comptait 5 maisons de santé en 2006 et plus de 1000 en 2016. « Nous sommes dans le sens de l’histoire. Accepter de construire des collaborations non hiérarchiques est un enjeu majeur. » A-t-il déclaré. « Nous n’engageons pas seulement une réorganisation des pratiques, nous accompagnons un changement culturel de l’offre de soins. »
En conclusion de ce lancement prometteur, Claude Leicher, président de MG France, a souligné le manque de cohérence du système de santé actuel. « S’occuper d’un patient est plus efficace que de s’occuper d’une maladie. De l’interprofessionnalité informelle, nous sommes passés à une organisation responsable, innovante. Il faut sortir de ce système qui pense gérer la santé en gérant les déficits de l’assurance maladie. ».
Grâce à la FSP, cette union de professionnels espère sortir d’une vision « marché de la santé » pour analyser et prendre en charge d’un manière plus globale la santé de leurs patients.