Le congrès Pharmactiv 2016, entre numérique et rémunération

Les rencontres Pharmactiv 2016 se sont tenues du 14 au 16 octobre à Moncaco, réunissant 450 participants, dont 300 pharmaciens français et belges. Au cœur de ces rencontres, le concept EPN (European Pharmacy Network) (+8,4 % au CA) qui bénéficie de la synergie de 14 pays et de l’expérience de plus 1 100 pharmacies déployées en Europe.

Le groupement reste attentif aux évolutions des autres secteurs de vente, comme notamment la GMS et la vente en ligne. Sur ce sujet, Olivier Dauvers, expert de la distribution, a décrypté les lacunes des pharmaciens en matière de vente : « Il faut savoir enrichir le prix avec d’autres services, tels que le conseil, la livraison. Le client est partisan du moindre effort : à vous de lui apporter une solution complète pour qu’il soit sûr d’optimiser le moindre euro qu’il dépense. » À ces propos, Emmanuelle Cartier, directrice Marketing et offre chez Sephora France ajoute : « Il faut aller au-delà de leurs attentes : pour ce faire, chez Sephora, nous avons changé notre stratégie d’approche afin qu’elle soit plus amicale. »

LES SYNDICATS, UNIS POUR L’ÉCONOMIE DE L’OFFICINE

À l’occasion d’une deuxième assemblée plénière, Serge Carrier, président du groupement, a réuni syndicats, Ordre et économiste, autour de la problématique de la rémunération. À ce titre, Olivier Babeau, économiste, a souhaité interpeller les pharmaciens présents : « Si vous vous considérez comme un simple vendeur de médicaments, votre métier n’a aucun avenir ! Prenez l’exemple des taxis : ils ont fait l’erreur de penser qu’une législation pourrait les protéger. Ne suivez pas cet exemple. » Gilles Bonnefond, président de l’USPO, a souhaité répondre à l’économiste, expliquant que « les règles ne protègent ni le monopole, ni le pharmacien, mais uniquement le patient », tout en le rejoignant sur l’importance des services, « clé de l’avenir de la pharmacie. » Pour l’USPO et l’USPF, les mutuelles demeurent un levier économique important pour la pharmacie, qui reste pourtant trop peu exploité. Une vision partagée également par Philippe Besset à la FSPF pour qui « le bien-être est un outil de progression. » Les syndicats, qui travaillent désormais main dans la main, en ont par ailleurs profité pour (re)lancer un appel au gouvernement, lui rappelant qu’il est essentiel d’investir dans la pharmacie d’officine qui compte plus de salariés que l’industrie pharmaceutique. Ces idées sont largement appuyées par des chiffres présentés par Serge Carrier, président du groupement, selon lesquels 73 % des Français qualifient la pharmacie comme « un métier d’avenir » contre 37 % pour les pharmaciens… « Oui, la pharmacie a de l’avenir, à nous de le construire ensemble ! » a conclu le président.