Bayer veut la peau de Monsanto

On savait les allemands fins stratèges et peu portés sur le gaspillage. Aussi au crépuscule d’un combat sans fin, préfère-t-on Outre-Rhin le pusillanime contournement à l’héroïque attaque de front. Peu chevaleresque, ils en conviendront les premiers, mais diablement efficace, nous en conviendront les premiers. Il n’avait ainsi fallut que dix-huit jours à la Wehrmart pour manger la France par la Belgique : combien en faudra-t-il encore avant que Bayer ne s’empare de l’américain Mosanto ? Excédé par la ténacité de ce dernier, le géant allemand de la chimie et de la pharmacie se dirait en effet prêt à passer à l’offensive en s’adressant directement à ses actionnaires, court-circuitant ainsi l’autorité de ses dirigeants. Une manœuvre tortueuse trahie par ses termes, puisque ce faisant, Bayer effectuerait une offre publique d’achat (OPA) hostile. Un procédé bien teuton qui permet à tout prétendant de s’adjuger les grâces de son favori contre son gré et donc de s’épargner une sérieuse migraine. Ce n’est pas pour rien que Bayer a inventé l’aspirine.