L’Ondam 2016, difficile à respecter

On l’annonçait ambitieux avec un taux historiquement bas (une progression de 1,75 % soit 185,2 milliards d’euros, contre 2 % en 2015, 181,9 milliards d’euros). L’avis du Comité d’alerte sur l’évolution des dépenses d’assurance maladie publié le 13 avril der-nier invite à revoir la copie. « Le respect de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) 2016 se présente dans des conditions plus difficiles que les années précédentes », met en garde le Comité. Il note que « des aléas financiers pèsent sur la campagne tarifaire 2016 des hôpitaux, sur les objectifs de maîtrise médicalisée des dépenses de médecine de ville et sur les dépenses de médicaments, notamment au titre des nouveaux traitements contre le cancer ». En effet, les dépenses de soins de ville s’établiraient en 2015 à 83,2 Md€, soit une progression de 2,5 % par rapport à 2014. Cela équivaut à 270 M€, qui comprennent un dépassement de 85 M€ des dépenses hors prestations (essentiellement dû aux effets non anticipés de la modification du mode de recouvrement des cotisations des professionnels de santé) et d’une progression plus élevée qu’attendu des dépenses de prestations (+ 185 M€). Les rai-sons sont nombreuses : dépassement significatif des indemnités journalières, en progression de 3,5 % ; dépenses d’honoraires dentaires et médicaux “plus élevées que prévu” en raison d’une progression des forfaits techniques des spécialistes et, même si cela reste à préciser, des effets de la nouvelle nomenclature des actes dentaires ; dépenses de médicaments coûteux et innovants en forte augmentation de 5,1 % (du type anticancéreux). Notons que les autres dépenses de médicaments (médicaments de ville et médicaments rétrocédés) sont en retrait. Un Ondam non respecté serait une première depuis 2010.