Université numérique des sciences pharmaceutiques francophone : quand la fac passe au numérique

Elles ne se substituent pas aux universités classiques mais apportent un complément pédagogique dématérialisé. Qui sont-elles ? Les universités numériques thématiques. Exemple avec l’une d’elle, l’ Université numérique des sciences pharmaceutiques francophone.

 

<p style="text-align: justify;">C’était l’un des voeux pieux du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Pour favoriser l’entrée des universités dans l’ère du numérique, le ministère a lancé, sous le pilotage de la Sous-direction des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (SDTICE), l'université numérique thématique (UNT). Depuis 2003, ces UNT produisent, mutualisent et recensent, à l’échelle nationale, des contenus pédagogiques numériques pour les étudiants et les enseignants.</p>
<p style="text-align: justify;">Pour favoriser cette mutualisation, sept UNT ont été créées, couvrant les domaines suivants : sciences de la santé et du sport ; sciences de l’ingénieur et technologie ; économie gestion ; environnement et développement durable ; sciences humaines et sociales, langues et cultures ; sciences juridiques et politiques ; sciences fondamentales. Parmi ces UNT, l’Université numérique des sciences pharmaceutiques francophone (UNSPF) a été créée en 2007 et est opérationnelle depuis 2009. Elle s’appuie sur des structures existantes (conférence des doyens de facultés de pharmacie, Anepf, associations disciplinaires…) pour structurer, aider et inciter au développement du numérique dans les universités. Côté financement, l’UNSPF fonctionne avec une subvention du ministère et une contribution des universités.</p>
<p style="text-align: justify;">Elle est une filière de l’Université numérique francophone des sciences de la santé et du sport (UNF3S), qui comprend l’Université médicale virtuelle francophone (UMVF), l’Université numérique des sciences odontologiques francophones (UNSOF) et l’Université virtuelle en sciences du sport (UV2S). « C’est la dernière-née des universités numériques, précise Françoise Galland, directrice de l’UNSPF depuis sa création. Ce qui explique qu’elle ne possède pas autant de ressources numériques que son aînée de médecine. »</p>
<h3>Un fonds numérique des ressources</h3>
<p style="text-align: justify;">« M. V., 61 ans, est admis au sein du service de diabétologie du CHU de Grenoble le 1er novembre 2011 pour un déséquilibre hyperglycémique de son diabète de type 2 et plaie infectée sévère du premier orteil du pied gauche. » Des études de cas comme celle-ci, le site de l’UNSPF en compte des centaines. De la rechute de leucémie myéloïde chronique aux complications iatrogènes chez une patiente greffée cardiaque avec un cancer du sein, le site dresse un large panorama des cas cliniques. Véritable base de données numériques – études de cas, cours magistraux, fiches pratiques, vidéos, QCM, exercices… –, l’UNSPF entend mettre en commun les ressources pédagogiques des vingt-quatre facultés de pharmacie françaises. « Nous n’en sommes qu’aux prémices, tempère Françoise Galland. La structure est encore jeune et souffre d’un manque de notoriété mais les facultés jouent le jeu.</p>
<p style="text-align: justify;">Elles prennent peu à peu conscience du fabuleux potentiel d’une base de données commune. Notre message est clair : faisons ensemble ce que l’on ne peut pas faire tout seul. » Une future bibliothèque numérique qui s’adresse aux enseignants-chercheurs, aux pharmaciens en activité, aux étudiants en formation initiale et aux professionnels en formation continue de France ou de la francophonie. « Dernièrement, je me suis rendue au Burkina Faso, où j’ai été accueillie par des étudiants qui n’avaient même pas accès à une bibliothèque universitaire. La constitution d’une base de ressources pédagogiques mutualisée prend alors tout son sens. »</p>
<p style="text-align: justify;">Certains contenus sont également mis à disposition du grand public qui, à travers cette base, peut accéder à des informations fiables, produites et validées par un comité scientifique regroupant des universitaire français et francophones Si actuellement les ressources sont en accès libre sur le site de l’UNSPF (www.unspf.fr), des réflexions sont en cours pour en limiter l’accès.</p>
<p style="text-align: justify;">Pour Françoise Galland, il est essentiel de « donner des informations adaptées au public destinataire : on ne peut pas, par exemple, parler d’effets indésirables de médicaments de la même façon entre professionnels de santé ou auprès du grand public. C’est la raison pour laquelle nous proposerons des ressources spécifiques avec la contribution de nos étudiants ».</p>
<p style="text-align: justify;">Actuellement décliné en trois parties – « Nous connaître », « Se former », « S’informer » –, le site devrait se doter dans les prochaines semaines d’une nouvelle charte graphique permettant de mieux identifier les ressources réservées aux professionnels, celles accessibles au grand public, celles payantes… « On essaie de gagner en clarté pour mieux diffuser les informations, poursuit Françoise Galland. À côté du site Web, on va prochainement proposer des modules de formation à distance, notamment au travers d’une plate-forme pédagogique commune. Comme pour les ressources numériques, nous proposerons aux universités de mutualiser leurs modules de formation à distance. »</p>
<h3>La francophonie à l’honneur</h3>
<p style="text-align: justify;">Enfin, placé sous la bannière de la francophonie, l’UNSPF entend poursuivre l’oeuvre menée depuis 2008 par l’Université médicale virtuelle francophone. Sous l’impulsion de l’UMVF, de nombreux sites miroirs contenant des ressources d’enseignement numérique médical sont mis à disposition des pays francophones : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cameroun, Côte d’Ivoire, Congo…</p>
<p style="text-align: justify;">L’UNSPF s’inscrit dans cette démarche avec une réflexion au sein de la conférence des doyens de pharmacie des pays francophones, qui intéresse tout particulièrement l’ordre pharmaceutique francophone « La mutualisation de ressources pédagogiques doit bénéficier à l’ensemble de la communauté francophone. Dans certains pays, les supports pédagogiques manquent. Si, grâce à notre action, nous pouvons diffuser ce savoir aux quatre coins de la francophonie, enrichi, de surcroît, par la diversité culturelle de nos partenaires, nous aurons avancé dans notre mission », conclut Françoise Galland.</p>