PLFSS 2016 : la profession réagit

C’est une tradition automnale. La présentation du PLFSS pour limiter le déficit de l’assurance maladie. Sans surprise, le médicament paie à nouveau un lourd tribut. Réactions de la profession.

La FSPF s’inquiète de la « casse officinale »

À l’annonce des grandes orientations du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2016, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a vivement réagi. « Ce scénario répété qui impose des coupes brutales dans les ressources des officines est contraire à toute logique d’entreprise et se traduit par une “casse officinale” pour les patients, met en garde le syndicat. La déstabilisation du réseau officinal plongerait le pays dans une impasse sanitaire dont le coût serait très lourd pour la collectivité. »
Dénonçant le caractère insoutenable du plan médicament 2016, le syndicat demande au gouvernement la mise en œuvre d’un « plan d’urgence pour soulager les officines les plus fragilisées et consolider le réseau ».


Un plan pour la répartition

Dans un communiqué, la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP) s’alarme des baisses de prix des médicaments prévues dans le cadre du prochain PLFSS. Le syndicat table sur une diminution « d’au moins 50 millions d’euros des ressources des grossistes-répartiteurs ». Pour la CSRP, « cette baisse continue place les grossistes-répartiteurs dans une situation économique extrêmement critique ». Acculée, la CSRP demande une refonte du système de rémunération visant à le déconnecter des prix des médicaments. « Aujourd’hui, le niveau de rémunération de la profession est sans rapport avec l’évolution des coûts de distribution », constate la CSRP, qui appelle « le gouvernement à prendre ses responsabilités pour assurer le financement des missions de service public qu’il confie aux répartiteurs pharmaceutiques et permettre ainsi à tous les Français de disposer des médicaments dans les meilleures conditions de sécurité ».


L’industrie plaide pour une réforme globale

« Inadapté », « déconnecté », « disproportionné »… Les critiques sont également vives du côté du Leem, le syndicat des entreprises du médicament, qui dénonce « une vision budgétaire profondément court-termiste ». « En décidant de faire porter à cette industrie près de la moitié des efforts d’économie, alors que le médicament ne représente que 15 % des dépenses, les autorités diffèrent, année après année, le chantier de réforme globale dont notre système de santé a un besoin vital et urgent, constate Patrick Errard, président du Leem. La pression exercée sur le médicament, comme sur d’autres acteurs du système de santé, ne peut plus tenir lieu de politique de maîtrise des dépenses de santé ! » Même son de cloche au sein du Gemme, l’association des professionnels du médicament générique, pour qui les « baisses de prix répétées » et les « annonces en trompe-l’oeil » sont incompatibles avec « l’engagement du gouvernement pour le développement des médicaments génériques ».


1,7 

C’est, en milliard d’euros, la contribution globale du médicament prévue dans le PLFSS 2016.