Cocaïne in utero, quel impact sur le cerveau ?

Portant sur 40 adolescents âgés de 13 à 15 ans (20 nés après exposition fœtale à la cocaïne et 20 sujets contrôles), cette étude a évalué les caractéristiques cérébrales et les troubles du comportement associés à une exposition in utero à la cocaïne, et les a comparés aux problématiques liées à une exposition prénatale au tabac.

Les participants ont été sélectionnés et groupés selon leur périmètre crânien à la naissance, l’âge gestationnel (pour apprécier l’incidence d’une éventuelle prématurité), la consommation d’alcool par la mère, le sexe de l’enfant, l’appartenance ethnique, le niveau cognitif (apprécié par le QI) et socio-économique de la famille. Les résultats montrent que l’épaisseur du cortex préfrontal dorsolatéral est significativement plus faible chez les jeunes exposés in utero à la cocaïne, tandis que le volume du pallidum (structure du noyau interne du cerveau) s’avère plus faible en cas d’exposition prénatale au tabac et que l’impulsivité des jeunes est corrélée au volume du thalamus, à la fois en cas d’exposition à la cocaïne et au tabac. Les auteurs estiment donc que la cocaïne et le tabac affectent de manière différente le développement cérébral des enfants exposés in utero, mais tous deux favorisent une susceptibilité accrue à l’impulsivité. En attendant des études de plus grande ampleur venant confirmer ces altérations du cerveau, il faut commencer à réfléchir à une stratégie sur la prévention prénatale des risques associés à l’exposition in utero.

Jama Psychiatry, vol. 70, pp. 1 113–4.