Une nouvelle étape marquante pour la courte, mais déjà riche, histoire des analogues du GLP-1 (aGLP-1) dans le traitement de l’obésité. Ce 23 décembre, le laboratoire Novo Nordisk a annoncé l’approbation par l’Agence américaine du médicament (FDA) du premier traitement par voie orale à base de sémaglutide indiqué dans le contrôle du poids.
Sobrement appelé Wegovy, comme la version injectable disponible en France depuis 2024, cette nouvelle présentation devrait être lancée début janvier 2026 aux États-Unis. Le laboratoire danois indique qu’une demande d’approbation a également été transmise au cours du second semestre 2025 à l’Agence Européenne des médicaments (EMA), en vue d’une commercialisation sur le vieux continent.
Une perte de poids similaire à la version injectable
Dosé à 25 mg de sémaglutide, à prendre en prise unique quotidienne, cette version en comprimés de Wegovy a démontré des pertes de poids similaires au traitement injectable selon le laboratoire, le tout dans un format plus pratique pour les patients. « L’approbation repose sur le programme d’essais cliniques OASIS et l’étude SELECT. Dans l’étude OASIS 4, le sémaglutide oral à la dose de 25 mg une fois par jour a démontré une perte de poids moyenne de 16,6 % lorsque le traitement était respecté chez les participants adultes obèses ou en surpoids présentant une ou plusieurs comorbidités », indique Novo Nordisk, qui rajoute que dans cette même étude, « un tiers des participants ont constaté une perte de poids de 20 % ou plus ».
Un précédent dans le diabète de type 2
Le laboratoire danois n’en est pas à son premier coup d’essai. En septembre 2019, il recevait l’aval de la FDA pour Rybelsus, autre spécialité à base de sémaglutide oral, mais indiquée dans le diabète de type 2 (DT2). Une sorte d’Ozempic en comprimés, approuvé en Europe quelques mois plus tard et disponible en Belgique et en Suisse, mais retoqué en France par la Haute autorité de Santé (HAS). Fin 2020, la Commission de la transparence (CT) lui attribuait un service médical rendu (SMR) insuffisant.
« Malgré l’intérêt potentiel d’une voie orale dans la prise en charge des patients diabétiques pour améliorer la qualité de vie et l’adhérence au traitement, la Commission relève que la dose de sémaglutide nécessaire par voie orale est extrêmement élevée par rapport à la dose nécessaire par voie sous-cutanée, avec donc une biodisponibilité très faible, et une importante variabilité inter- et intra-individuelle, ce qui implique la prise du médicament à distance des repas, qui n’est pas favorable à une bonne observance thérapeutique », notait la CT. À noter qu’une nouvelle formulation de Rybelsus, avec des doses plus faibles et une meilleure biodisponibilité, est progressivement introduite depuis cet été en Europe.
La course aux formes comprimés
De son côté, Eli Lilly développe également son aGLP-1 par voie orale, l’orforglipron. Tout comme Mounjaro (tirzépatide), l’autre blockbuster du laboratoire américain, l’orforglipron posséderait une double indication, dans le DT2 et l’obésité, avec, pour ces deux indications, des résultats d’essais cliniques de phase 3 intéressants. Dans l’obésité, l’étude ATTAIN-1 a démontré une perte de poids moyenne, à 72 semaines, de 7,5% avec 6 mg d’orforglipron quotidiens, de 8,4% avec 12 mg, et de 11,2 % avec 36 mg. Par ailleurs, environ 20% des patients traités au dosage le plus fort ont enregistré une perte supérieure à 20%.
Dans le DT2, les résultats préliminaires des études ACHIEVE-2 et ACHIEVE-5 ont démontré des résultats significatifs sur réduction de l’hémoglobine glyquée (HbA1c). L’étude comparative ACHIEVE-3 – financée par le laboratoire américain – a quant à elle, démontré la supériorité de l’orforglipron au sémaglutide, avec une réduction de l’HbA1C en moyenne de 1,9 % (12 mg) et de 2,2 % (36 mg) contre 1,1 % (7 mg) et 1,4 % (14 mg) avec le sémaglutide oral à 52 semaines. « L’orforglipron s’est également révélé supérieur au sémaglutide oral en termes de perte de poids : les participants sous orforglipron ont perdu en moyenne 6,6 kg (6,7 % ; 12 mg) et 8,9 kg (9,2 % ; 36 mg) contre 3,6 kg (3,7 % ; 7 mg) et 8,9 kg (14 mg) respectivement », indique Lily. Dans un communiqué mi-octobre, le laboratoire annonçait soumettre sa nouvelle molécule à l’évaluation des différentes autorités sanitaires en fin d’année dans le traitement de l’obésité et en 2026, pour le DT2.

