À l’occasion d’Octobre Rose, La Revue Pharma est revenue sur un effet indésirable commun à la majorité des traitements anticancéreux : la xérose cutanée.
« Mal soulagées ou mal prévenues, les toxicités dermatologiques liées aux traitements du cancer peuvent avoir des conséquences sévères pour les patients, allant de la réduction des doses à l’arrêt des traitements », prévient d’emblée Cécile Bartolini-Grosjean, socio-esthéticienne au centre Antoine Lacassagne à Nice et membre du bureau de l’Association francophone pour les soins de support (Afsos). « Que ce soit de manière générale ou plus spécifiquement en dermocosmétique, l’objectif des soins de support est d’être dans la prévention des symptômes de la maladie et des effets indésirables des traitements ».
Pour une meilleure information, l’Afsos a publié en 2021 un référentiel en soins oncologiques de support dans lequel elle recense toutes les toxicités cutanées, avec des protocoles de soins associés. « Un référentiel que les pharmaciens ont tout intérêt à consulter », recommande la socio-esthéticienne [document accessible sur afsos.org]. Pour elle, l’une des attentes principales des patients en dermoco est « d’être correctement informés, parce qu’ils sont parfois un peu perdus, notamment à cause des nombreux produits disponibles ou des sources d’informations plus ou moins fiables autour d’eux ».
Pour la prise en charge, Cécile Bartolini-Grosjean préconise « d’être dans une démarche la plus préventive possible, pour anticiper notamment le risque de sécheresse au niveau du visage ou du corps, qui est souvent la première conséquence des traitements anticancéreux ». Zoom donc sur le protocole associé à la xérose, effet indésirable fréquent de la majorité des traitements : chimiothérapie, thérapie ciblée, hormonothérapie. L’objectif ? Éviter les lésions par grattage et les risques d’infection qui en découlent.
Pour le visageL’Afsos préconise un soin lavant doux (lait dermo-nettoyant, syndet, huile lavante) pour peau sèche et/ou sensible, à pH physiologique, sans savon et sans parfum. Le rinçage doit s’effectuer avec une eau non calcaire ou thermale afin d’éviter les irritations. À conseiller : Lotion nettoyante gélifiée Tolérance (Avène), Gelée fondante démaquillante (Même), Tolériane fluide dermo-nettoyant (La Roche-Posay).
Pour l’équilibre cutané : un soin relipidant (baume, cold cream, cérat, lait), matin et soir ou dès que le besoin s’en fait sentir, surtout sur les zones sujettes à la xérose. À conseiller : Crème hydratante visage jour et nuit (Ozalys), Baume apaisant restaurateur Tolérance control (Avène), Crème pour le visage (Même). → En complément, ponctuellement, application d’un masque hydratant pour peau fragilisée (30 min.). |
Pour le corpsLa routine pour le corps est à peu près similaire à celle du visage : • Pour l’hygiène : un dermo-nettoyant sans savon, ni parfum (gel, syndet, huile lavante). À conseiller : Crème de douche corps et cuir chevelu (Ozalys), Huile lavante relipidante Xéracalm AD (Avène), Huile lavante visage et corps (Même).
• Pour l’hydratation : un soin relipidant (lait, crème, baume après la douche). À renouveler aussi souvent que nécessaire. Les bains ou douches ne doivent être ni trop chauds ni trop longs. Le séchage de la peau doit se faire en douceur, en tamponnant. À conseiller : Lipikar baume AP+M (La Roche-Posay), Baume multi-usage (Même), Xémose baume oléo-apaisant antigrattage (Uriage). |
La photoprotectionLes zones exposées aux UV, corps et visage, doivent être photoprotégées : vêtements couvrants et protection solaire (UVA/UVB, SPF 50+) en crème ou stick, à renouveler toutes les deux heures. → Cette routine (photoprotection comprise) doit être poursuivie tout au long du traitement et pendant 6 mois à un an après l’arrêt des symptômes. ■ |


