« Malgré le marasme actuel et la jugulation des dépenses, je pense que la profession a encore de belles années à vivre devant elle »

Alexis Berreby, pharmacien titulaire et co-fondateur de Leader Santé. (droits réservés)
Revue Pharma : Vous avez lancé il y a plus d’un an Oncle Pharm, expliquez-nous comment fonctionne cette aide à l’installation.
Alexis Berreby : Nous sommes le premier groupement en France à avoir son propre véhicule de financement en fonds propre, sans sous-traiter à des partenaires financiers extérieurs. Ainsi, en août 2024, nous avons fait évoluer le booster d’apport en créant Oncle Pharm. Il s’agit d’un véhicule du groupe, une filiale autonome, qui vise à compléter l’apport des pharmaciens, tout en leur garantissant une propriété totale de leur capital. C’est directement Leader Santé qui prête au pharmacien ! Et à un taux d’emprunt raisonnable. Depuis son lancement, il y a un an et demi, nous avons réalisé une vingtaine de dossiers de financement. C’est une très bonne dynamique, au-delà de nos objectifs.
Les pharmaciens déjà adhérents de Leader Santé ont-ils la possibilité d’y participer ?
Oui, notre véhicule de financement est ouvert aux pharmaciens souscripteurs du réseau. Les adhérents qui veulent travailler leur trésorerie avec un placement rémunéré pourront bientôt participer au financement d’Oncle Pharm. Au-delà du financement, Oncle Pharm est un projet d’installation complet, avec un programme de coaching, un accompagnement sur le montage juridique et financier, et une approche globale pour réussir sa future installation.
Comment accompagnez-vous vos adhérents sur les nouvelles missions ?
Chez Leader Santé, nous sommes très en avance sur les missions et nos pharmaciens en réalisent plus que la moyenne nationale. Par exemple, environ 40 % des officines Leader font régulièrement des bilans de prévention, contre 5 % à l’échelle nationale. Nous avons d’ailleurs mis en place un concept d’agencement dédié à la santé, « Leader Santé Clinic », pour théâtraliser ces nouvelles missions et les réaliser dans un corner à part. Nous sommes dans une approche très dynamique et fédératrice et ils font continuer à aller plus loin sur les entretiens opiacés, les entretiens grossesse ou encore les bilans partagés de médication.
Comment se porte la performance de votre réseau ?
Nous continuons à aller chercher des leviers de rentabilité, sur les nouvelles missions, mais aussi sur une optimisation du référencement et des achats. En moyenne, les pharmacies Leader Santé gagnent 1 ou 2 points de marge de plus que les autres pharmacies françaises, au niveau des conditions d’achat. Et cette année, chez Leader, nous avons gagné une quarantaine de nouveaux adhérents.
Quel message souhaitez-vous faire passer à un jeune qui souhaite se lancer dans l’officine ?
Qu’il pourra s’épanouir dans son métier, à travers les nouvelles missions, l’éthique, mais aussi de casquette de manager, de commercial et de chef d’entreprise. Je les encourage à découvrir ce métier très complet !
Quelle vision portez-vous pour l’avenir du métier ?
Entre nos missions de santé publique et l’arrivée des biosimilaires, je pense que l’avenir va être radieux ! Il va, en plus d’une population vieillissante, y avoir toute une génération de pharmaciens qui vont prendre leur retraite. Ce qui créera des opportunités pour reprendre des pharmacies avec du potentiel de développement, mettre en place une dynamique d’enseigne, mettre en place une logique servicielle avec les nouvelles missions et également peut-être demain le droit de prescription, de nouvelles extensions des champs vaccinaux ou des dépistages.
Bien évidemment, il faudra continuer à avoir un rapport privilégié avec les pouvoirs publics pour ne pas remettre en question les fondamentaux comme les remises génériques… Malgré le marasme actuel, et la jugulation des dépenses, je pense que la profession a encore de belles années à vivre devant elle ! •


