Présenté la semaine dernière en Conseil des ministres, le PLFSS pour 2026 « comporte de très nombreux risques pour la pharmacie », a alerté Philippe Besset, le 17 octobre dernier. Lors de son live hebdomadaire, le président de la FSPF a même évoqué un « musée des horreurs », citant notamment le doublement des franchises médicales.
« Ce n’est pas acceptable, le doublement des franchises n’a rien à voir avec la responsabilisation du patient, c’est un appel à renoncer aux soins ! », s’est insurgé le pharmacien. Sans compter la proposition du gouvernement de recouvrer ces franchises directement au comptoir… « Nous allons nous battre contre ça ! », prévient encore le président de la FSPF.
Et force est de constater que cette mesure inflammable fait quasi consensus contre elle. De nombreux amendements ont d’ores et déjà été déposés à l’Assemblée nationale pour demander le retrait pur et simple de l’article 18, par des députés issus des groupes socialistes, insoumis, LIOT, écologistes, Rassemblement national et Gauche démocrate et républicaine.
Pour rappel, l’article 18 introduit à la fois des franchises sur les dispositifs médicaux et les consultations chez le dentiste, mais aussi « le paiement des participations forfaitaires et franchises directement auprès de certains professionnels de santé ».
Coup de rabot sur le médicament
Autre mesure présente dans le PLFSS 2026 et inacceptable pour Philippe Besset : les « 2,3 milliards d’euros d’enjeux économiques sur le médicament ». 1,4 milliard de baisses de prix sont prévues sur le médicament et 900 millions d’économies sur les volumes.
« C’est beaucoup plus que les années précédentes, cela va impacter très sévèrement notre économie », craint le président de la FSPF.
Territoires fragiles et fausses bonnes idées
Aussi, le PLFSS introduit la possibilité de créer des pharmacies dans des communes de moins de 2 500 habitants, sous certaines conditions. Une fausse bonne idée pour Philippe Besset, car « il faut surtout faire en sorte que nos pharmacies ne ferment pas, l’urgence n’est pas d’en recréer ».
Là encore, un amendement porté par la droite républicaine a été déposé pour tenter de supprimer cette mesure et de remplacer la création de nouvelles officines par la création d’antennes de pharmacies, à l’issue de l’expérimentation en cours.
Enfin, concernant les remises commerciales sur les médicaments génériques, les syndicats de pharmaciens avaient demandé à intégrer dans la loi le plafond de 40 % pour éviter de nouvelles déconvenues pour les officines. Plusieurs amendements ont déjà été déposés en ce sens. Le PLFSS sera examiné en séance publique au Palais Bourbon début novembre.