La mobilisation aura payé. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé hier suspendre l’arrêté du 4 août abaissant le plafond des remises génériques, pour une durée de trois mois. Une décision annoncée hier 24 septembre, à l’occasion d’une rencontre à Matignon avec la FSPF, l’USPO et l’Ordre national des pharmaciens, et officialisée dans la foulée.
« Le Gouvernement suspend partiellement, pour une durée minimale de 3 mois, l’application de l’arrêté », indique ainsi Matignon dans un communiqué, précisant donc que le taux de remise sur les génériques revient à 40 %. « Les biosimilaires gardent le même taux à la hausse prévue dans l’arrêté à hauteur de 15% », souligne-t-il par ailleurs.
« Même si cet effort d’une suspension trimestrielle paraît court pour aboutir dans les négociations, ce délai permettra d’avancer et d’espérer obtenir un retrait complet de l’arrêté litigieux », a réagi l’USPO, se félicitant d’un « accord gagnant-gagnant ». Même soulagement du côté de la FSPF, qui salue « une victoire d’étape pour la pharmacie ».
Des engagements pour le maillage
Matignon s’est également engagé à mettre en place un « accord équilibré combinant des réponses immédiates et des engagements structurants pour l’avenir des officines ». Par exemple, « les 900 officines en difficulté situées dans les territoires ruraux et dépourvues de médecins généralistes feront l’objet d’un accompagnement prioritaire, par des aides financières et le développement de missions de soins de proximité », résume la FSPF. Un chiffre plus élevé donc que les 200 pharmacies environ concernées par les aides de l’avenant 1.
Le Premier ministre s’est également engagé à généraliser l’expérimentation Osys à l’ensemble des officines. Une mesure attendue de longue date par les confrères pour prendre en charge les maux du quotidien : conjonctivite, plaies simples, brûlures au premier degré ou encore des piqûre de tique. Angine et cystite faisant déjà l’objet d’un dépistage et d’une prise en charge à l’officine.
Enfin, le gouvernement a annoncé vouloir lancer une mission « sur les flux financiers de la distribution du médicament, afin d’éclairer les futures décisions ». Une mission flash confiée à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et à l’Inspection générale des finances (IGF) pour « mesurer les impacts des évolutions de plafonds sur la rémunération officinale », souligne la FSPF.
Les conclusions de cette mission, attendues d’ici trois mois, devraient permettre d’orienter les futures décisions du gouvernement sur l’avenir de l’officine.