« On veut simplement avoir les moyens de travailler » : au cœur de la manif du 18 septembre

Alors que 98 % des officines étaient fermées dans l’Hexagone ce jeudi selon la FSPF, environ 300 gilets verts et blouses blanches se sont réunis devant le ministère de la Santé à Paris pour protester contre la baisse du plafond des remises commerciales.

Des pharmaciens titulaires, adjoints, des préparateurs et des étudiants, souvent venus en équipe, comme Florence, pharmacienne à Argenteuil, accompagnée de ses collègues, qui craint pour l’avenir et la pérennité de l’officine. « Les pharmacies sont en danger, on veut simplement avoir les moyens de travailler », souligne-t-elle, relevant que « les prix des médicaments ne cessent de baisser, mais pas les charges ».

Venu de sa pharmacie située dans l’Ouest parisien, Guillaume s’inquiète lui aussi de « la disparition à venir de milliers de pharmacies ». « Je me mobilise aujourd’hui, avant tout, pour protéger la santé de mes patients et pour soutenir les plus petites pharmacies », avance l’officinal. « Nous demandons simplement au ministère de la Santé de nous permettre de gagner notre vie et de soigner les gens », poursuit Guillaume.

Chenda, titulaire dans l’Essonne s’inquiète également pour l’avenir de ses salariés. « Si l’arrêté n’est pas retiré, ce sera un gouffre financier, les conséquences économiques vont être énormes », souligne la pharmacienne, qui craint que certaines officines ne soient contraintes de licencier.

La baisse du plafond des remises sur les génériques pourrait entraîner une perte moyenne de 30 000 euros par officine.

« Où est la limite ? »

Les manifestants ont aussi en tête la réunion de 14 h avec le CEPS, qui prévoit d’acter de nouvelles baisses de prix sur les génériques, autour de 200 millions d’euros. « C’est inédit, et dans le mauvais sens du terme », a réagi Guillaume Racle, élu USPO, prenant la parole devant ses confrères.

« Le CEPS va prendre la liste des génériques qui étaient remisés à 40 % et baisser leurs prix. Sur le rivaroxaban (générique du Xarelto), la baisse prévue est de -37 % », a expliqué le pharmacien installé à Épernay dans la Marne. Metformine ou oméprazole pourraient également voir leurs prix chuter.

« Où est la limite ? », s’insurge encore Guillaume Racle, qui regrette que « l’on tape sur les médicaments très peu chers, comme les génériques ». « Les perdants sont les pharmacies, des PME locales, en faveur des laboratoires, des multinationales », analyse-t-il.

Alors que les officinaux ont défilé dans 80 villes de France ce jeudi, l’heure était aussi à l’espoir. « Ils veulent nous abattre et nous diviser, mais la profession est unie et solidaire. Tant que le combat n’est pas fini, le match continue ! », a lancé Béatrice Clairaz-Mahiou, élue USPO, devant la foule.

Entre 20 000 et 40 000 officinaux ont défilé en France, selon Philippe Besset, président de la FSPF. Un chiffre plus précis sera communiqué demain.