« La France doit mettre en place une véritable politique du médicament, il y a urgence », a lancé Thierry Hulot, président du Leem, le 23 septembre. Face à un PLFSS 2026 qui prévoit de nouvelles baisses de prix, le patron du syndicat des industries du médicament en appelle aux autorités et demande solennellement le lancement « d’États généraux du médicament ».
« En 2026, nous nous orientons vers des baisses de prix record sur le médicament, c’est catastrophique », alerte Thierry Hulot. Des coups de rabots sur les produits matures comme innovants, qui devraient dépasser les 1,1 milliard d’euros prévus en 2025.
« Il faut geler les projets de texte du PLFSS 2026 », réclame encore le patron du Leem, qui déplore « des décisions court-termistes et une gestion trop comptable sans réelle vision stratégique sur le médicament ».
Alors que le médicament ne représente que 9 % des dépenses de santé en France, rappelle le Leem, il supporte à lui seul la moitié des économies faites sur l’Assurance maladie. « Il faut désormais construire une trajectoire de dépenses claires et prévisibles. Penser qu’appliquer toujours les vieilles recettes et baisser les dépenses sur le médicament, alors que la population vieillit, est une vue de l’esprit », insiste Thierry Hulot.
Les industriels s’inquiètent notamment du déclassement de la France à l’échelle européenne et internationale. Selon le baromètre du Leem publié en juin, les délais moyens d’accès aux médicaments en France sont de 520 jours en moyenne, « interminable », selon Thierry Hulot qui souligne que « pour certains vaccins ces délais peuvent même aller jusqu’à 1800 jours ».
Aussi, 60 % des innovations médicales européennes sont disponibles en France, contre 89 % en Allemagne. Un chiffre qui chute même à 36 % pour les thérapies des maladies orphelines.