Comme chaque année depuis 8 ans, l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) a dévoilé les résultats de son enquête sur le coût de la rentrée pour un étudiant en pharmacie. Rentrée qui, cette année encore, sera sous le signe de l’inflation.
En 2025, un étudiant en deuxième année devra débourser 3 190,10 € (+3,06 %), soit environ 100 € de plus qu’en 2024 (3 095,28 €). Une tendance à la hausse aussi observée pour les étudiants du deuxième cycle de la filière internat, qui devront débourser 3 791,45 € contre 3 731,86 € l’année précédente (+1,35 %).
Les loyers bondissent…
Pour les frais de vie courante, la hausse la plus spectaculaire concerne ceux dédiés aux logements. « Après une augmentation des loyers nationaux de +2,13 % entre 2021 et 2022, + 1,53 % entre 2022 et 2023, + 2,85 % entre 2023 et 2024, nous atteignons une augmentation de +8,68 % entre 2024 et 2025 », déplore l’Anepf. Le loyer moyen national passe ainsi de 575,90 € mensuels en 2024 à 625,88 € en 2025. Une augmentation qui, selon l’Association étudiante, rime avec des sacrifices d’autres services.
Dans son Enquête Précarité publiée en début d’année, elle révélait que 46,37 % des étudiants en pharmacie ont déjà renoncé à chauffer leur logement alors que cela était nécessaire, et que 13,21 % d’entre eux ont dû habiter dans des logements insalubres ou dysfonctionnels.
Les frais d’alimentation hors restaurant universitaire sont aussi en hausse (+1,78 %) et s’élèvent à 207,41 € par mois. Seul point positif de l’enquête, les autres consommables sont en baisse, équipements divers (-2,5 %), téléphonie-internet (-20,99 %), transports (-4,10 %) et loisirs (-1,65 %), sans compenser la tendance générale à la hausse.
…Les frais spécifiques de rentrée aussi
Au total, pour s’inscrire à la faculté et assurer ses besoins spécifiques, un étudiant du premier cycle devra débourser 1 906 €. Pour un étudiant du deuxième cycle de la filière internat, la note s’élève à 2 713 €.
En cause, la hausse des frais d’inscription, +1,7 % pour les étudiants de premier cycle (178€) et +1,60 % (254 €) pour ceux de deuxième cycle, du CVEC (+1,94 %, 105 €), et certains frais comme la papeterie (238 €, +10 %), l’assurance logement (87 €, +5,7 %) ou la garantie du bail de location (625 €, +8,5 %).
Des conséquences sur la réussite
« Le choix de devenir pharmacien ne doit jamais être limité par des obstacles financiers », regrette l’Anepf, forcément inquiète des inégalités de réussite qui en découlent. « Les résultats révèlent le lien entre précarité et le risque d’échec, générant des inégalités de réussite », déplore-t-elle.
Comme l’an passé, l’association publie plusieurs demandes, comme par exemple pour limiter les frais de vie courante, à ce que les invendus de la journée puissent être récupérés par les étudiants à moindre coût ou encore une distribution généralisée des protections menstruelles réutilisables ainsi que des distributeurs de protections hygiéniques jetables dans toutes les UFR.
Elle demande aussi le retour à un calcul des bourses à n-1 par rapport au revenu des parents, et à plus long terme un accès universel aux bourses basé sur les besoins sociaux réels de chaque étudiant, en s’émancipant de la situation familiale et en se basant sur le contexte économique et géographique de chaque territoire.