Le texte avait été annoncé par le ministre de la Santé à l’issue de la grande journée de mobilisation mardi. Un arrêté publié au Journal officiel ce 3 juillet vient prolonger d’un petit mois les remises génériques à 40 %. Une prolongation temporaire jusqu’au 1er août 2025, « le temps de parvenir à un accord équilibré », a fait savoir hier à l’Assemblée nationale Yannick Neuder.
Pour rappel, le gouvernement a annoncé fin juin aux pharmaciens sa volonté de diviser par deux le plafond des remises sur les médicaments génériques, passant de 40 % actuellement à 20-25 %. Un coup de rabot majeur pour l’économie des officines – 550 à 600 millions d’euros de perte pour le réseau selon l’USPO -, qui a poussé les confrères dans la rue le 1er juillet dernier.
Quelques heures après la publication de l’arrêté l’USPO a réagi vivement ce 3 juillet dénonçant « la mort de la pharmacie en France ». « Le gouvernement continue de piétiner l’officine », s’est insurgé le syndicat. « Ce n’est que le début, nous ne lâcherons pas ! », a martelé l’USPO qui maintient donc son appel à la grève illimitée des gardes
La mobilisation se poursuit
Pharmaciens, mais aussi kiné, médecins, sages-femmes ou dentistes… 3 000 soignants s’étaient retrouvés mardi sur le parvis des Invalides à Paris, à quelques encablures de l’Assemblée nationale. « La FSPF a alerté les nombreux députés qui lui ont rendu visite sur son stand sur les conséquences catastrophiques de cette décision : une économie officinale asphyxiée, 800 pharmacies menacées de fermeture immédiate, 20 000 emplois sur la sellette, et des millions de patients potentiellement privés de service de santé de proximité », raconte le syndicat.
Reçus après la manifestation par le ministre de la Santé, l’échange a largement déçu. « Après un propos liminaire lénifiant empreint de vagues promesses, Yannick Neuder a mis en avant le déficit de l’Assurance maladie pour s’opposer à la demande de maintien du plafond de remises à son niveau actuel », rapporte la Fédé.
Hier, la FSPF a annoncé poursuivre la grève des gardes et décidé de suspendre sa participation aux négociations en cours de l’accord conventionnel interprofessionnel (ACI) relatif aux maisons de santé pluriprofessionnelles. Objectif : le retrait pur et simple de la mesure.