J-1 avant une mobilisation qui s’annonce historique. Demain, mardi 1er juillet, pharmaciens mais aussi médecins, kinés ou encore dentistes se retrouveront sur l’esplanade des Invalides à Paris, pour dénoncer leur sentiment de trahison face aux mesures d’économies prises par l’Assurance maladie.
Alors que les pharmaciens ont appris il y a 10 jours que le gouvernement envisageait de diviser par deux le plafond des remises sur les génériques, les syndicats de titulaires (USPO et FSPF), accompagnés des groupements (Federgy et UDGPO) appellent les confrères à battre le pavé demain pour protester contre un coup de rabot jugé « inacceptable ».
Le programme de la mobilisation du 1er juillet :
– 11 h : rendez-vous sur l’esplanade des Invalides au « village des professionnels de santé trahis ». Les pharmaciens auront une tente dédiée à la profession pour interpeller les élus.
– 13 h : départ de la manifestation interprofessionnelle, en direction du ministère de la Santé (avenue Duquesne).
– 15 h : fin de la manifestation, les syndicats espèrent être reçus par la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités.
Les raisons de la colère
Le 20 juin dernier, suite au dérapage de l’Ondam, le gouvernement a annoncé qu’il souhaitait faire passer de 40 à 20 % le plafond des remises sur les médicaments génériques. Une proposition « inacceptable et insultante », rapporte Philippe Besset, président de la FSPF, aux conséquences économiques pour les officines qui s’annoncent désastreuses.
« Les remises commerciales représentent 30 % de votre excédent brut », a rappelé Lucie-Hélène Pagnat, directrice générale de l’USPO le 27 juin lors d’un webinaire organisé par le syndicat. Selon l’USPO, cette baisse des remises risquerait de faire perdre entre 550 à 600 millions d’euros pour le réseau. « Insupportable », pour Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, qui anticipe « énormément de fermetures d’officines et de licenciements, ça va tuer le réseau officinal ».
Avec le #TouchePasàMonJob, l’USPO invite les équipes officinales à se mobiliser aux côtés de leurs titulaires, mais aussi à interpeller les patients et les élus locaux.
Une grève illimitée des gardes a d’ailleurs été lancée en officine. « Il faut agir très vite et fort », martèle Philippe Besset. Car, une fois l’arrêté sur le plafond des remises publié au Journal officiel, « nous rentrerons dans un combat de longue haleine », anticipe-t-il.
S’ils n’obtiennent pas gain de cause, d’autres idées de mobilisation ont été mises sur la table par les syndicats : arrêter la participation aux CPTS, stopper la substitution des biosimilaires, arrêter le tiers payant ou encore faire des facturations avec un NIR fictif pour enrayer les systèmes informatiques de la Cnam.