Dernière ligne droite pour trouver un remplaçant pour cet été ! Comment soigner son annonce et à quel moment anticiper son absence estivale ?
Qui peut effectuer un remplacement d’été ?Les remplacements en officines sont régis par des règles strictes, définies par l’Ordre des pharmaciens. Pour une durée de moins d’un mois, peut remplacer un pharmacien titulaire : ■ Un pharmacien inscrit à l’Ordre, ou en instance de l’être, n’ayant pas d’autre activité professionnelle pendant la durée du remplacement ; ■ Un cotitulaire de la même officine ; ■ Un adjoint de la même officine ; ■ Un étudiant en pharmacie ayant validé la 5e année d’études et le stage de 6 mois de pratique professionnelle, et possédant un certificat de remplacement en cours de validité, délivré à cet effet par un président de Conseil régional de l’Ordre dont dépend sa faculté. |
« Nous sommes en plein dedans ! », sourit d’emblée Marjorie Puthot, docteure en pharmacie et fondatrice de 24/7 Services. À moins de deux mois des vacances d’été, c’est la dernière ligne droite pour trouver un remplaçant à l’officine. « Les mois d’avril et mai sont vraiment la dernière limite, après ça se complique », affirme encore Marjorie Puthot, qui propose avec 24|7 Services un vivier de plus de 6 000 remplaçants, pharmaciens, étudiants, préparateurs et rayonnistes qualifiés, prêts à intervenir partout en France.
Face à la crise des vocations – et aux difficultés de recrutement auxquelles sont confrontés les confrères depuis plusieurs années –, anticiper ses absences reste toujours une priorité. Bonne nouvelle pour cet été, toutefois : « il y a plus d’anticipation cette année, estime Marjorie Puthot. L’été dernier, nous étions dans le plus grand flou politique et économique ; cette année, à l’inverse, les titulaires ont davantage planifié leurs vacances ».
Anticiper l’afflux de vacanciers
Pour les meilleurs élèves, la recherche d’un remplaçant estival s’opère dès Noël. Pour d’autres, le recrutement se fait même d’un été sur l’autre, afin d’être sûr de conserver un remplaçant efficace. Sans compter que chacun doit composer avec les tensions et disparités régionales ! « La difficulté peut se trouver dans les zones touristiques et du littoral, car le remplaçant aura du mal à se loger à un prix correct, souligne ainsi Mélanie Launé, chargée de recrutement chez Team Officine. Le critère n° 1 pour un recrutement attractif est donc de proposer un logement ! »
Aussi, plus vous êtes situés en zone touristique, plus il faut anticiper pour vous faire remplacer. « Nous accompagnons par exemple une pharmacie à Noirmoutier qui voit sa fréquentation exploser l’été et doit recruter une dizaine de personnes en renfort. Dans ce cas, nous travaillons aux remplacements depuis janvier », illustre ainsi Mélanie Launé.
Vous l’aurez compris, le critère déterminant pour attirer des remplacements estivaux est l’hébergement. Mais « attention, le logement que vous proposez doit être décent, confortable !, met en garde Marjorie Puthot. Dans votre annonce, précisez aussi la localisation, l’accessibilité de la pharmacie, les missions proposées ».
Soignez votre annonce
« Une annonce est un jeu d’équilibriste pour, à la fois aider le candidat à se projeter suffisamment, sans pour autant imposer trop de restriction », poursuit Mélanie Launé. La chargée de recrutement recommande ainsi d’être flexible quant aux dates de remplacement, « car les candidats se mettent parfois des barrières pour un ou deux jours seulement ».
Autre écueil, selon Thibault Winka, directeur de Team Officine : « être trop spécifique sur les compétences attendues, en précisant que vous voulez absolument un pharmacien avec un DU d’orthopédie ou de phytothérapie par exemple. Cela ferme immédiatement des portes ».
Bien sûr, il convient d’oublier le laconique « cherche remplaçant juillet/août » ! Quant au salaire ? « Si la rémunération est attractive, oui, il faut l’afficher sur l’annonce », conseille Mélanie Launé.
Enfin, notons qu’il reste plus facile « et plus rapide de trouver un pharmacien en CDD qu’un préparateur », prévient Thibault Winka, qui poursuit : « chez les pharmaciens, il existe deux populations mobiles pour les remplacements d’été : les jeunes diplômés pas encore thésés et les anciens titulaires en fin de carrière qui ont vendu leur officine et veulent bouger l’été, pour combiner travail et visites ». Or, ces profils sont moins présents chez les préparateurs qui, du fait d’un pouvoir d’achat moindre, ont davantage tendance à s’installer définitivement.
Bien accueillir pour fidéliser
Une fois la perle rare trouvée, « il faut prendre le temps de l’accueillir, de lui expliquer le fonctionnement de l’officine avec une fiche mémo et des process qualité, une procédure d’ouverture et de fermeture, de commande des médicaments chers par exemple… », détaille Marjorie Puthot qui souligne bien que « plus les choses sont notées à l’avance, plus le remplacement sera qualitatif ».
Alors qu’une pharmacie sur quatre en France a déjà fait appel aux services de 24/7, l’agence d’intérim propose de se charger du recrutement de A à Z. « Nous recrutons méticuleusement un pharmacien, un préparateur ou un étudiant, tant sur leur savoir-être que leur savoir-faire, pour qu’il puisse intervenir dans une officine comme un caméléon », indique la pharmacienne.
Aussi, l’entreprise gère la rédaction du contrat, la fiche de paye, la déclaration Urssaf, la vérification des compétences du candidat, mais aussi les plannings, « avec une rémunération unique de l’intérimaire partout en France ».
Résultat, selon l’entrepreneuse : « beaucoup de nos titulaires sont fidèles à leurs remplaçants, qu’ils rappellent d’une année sur l’autre ». Environ 6 000 intérimaires collaborent ainsi très régulièrement avec la plateforme, « et la majorité a un contrat de travail à côté des remplacements », souligne Marjorie Puthot.
Et au dernier moment ? Soyez souple !
Il reste encore les retardataires de dernières minutes, ceux qui n’ont pas trouvé – ou pas encore entamé leurs recherches à quelques semaines du grand départ. Dans ce cas, « il faudra être moins exigeant, faire preuve de souplesse… Et peut-être même, renoncer à ses trois semaines de vacances », met en garde Marjorie Puthot.
Enfin, si vous optez pour des plateformes d’offres d’emploi, comme Team Officine, « faites vivre votre annonce et suivez-là », souligne Mélanie Launé. « Certains titulaires ont connu l’époque où l’on pouvait se contenter de rester passifs et de recevoir des candidatures spontanées. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas », avance-t-elle encore.
Un recrutement actif permet ainsi d’être « plus efficace », abonde Thibault Winka, qui cite l’exemple d’un confrère corse « qui avait poussé son recrutement jusqu’à identifier depuis quelles villes les vols n’étaient pas chers pour aller en Corse, à cibler ces candidats -là et à leur proposer un logement sur l’île. Il a tout compris ! ». ■