Nouvelles recos pour la doxycycline, à la fois dans les IST et dans la maladie de Lyme.

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En traitement post-exposition dans les IST bactériennes
Quels objectifs ?
Fin janvier, la HAS a publié une recommandation sur l’utilisation de la doxycycline dans la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes. L’enjeu : « casser la courbe épidémique ascendante observée depuis le début des années 2000 pour les infections à Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae et Treponema Pallidum », souligne la HAS.
Uniquement en post-exposition
Dans sa reco, la HAS a retenu le schéma TPE-Doxy, qui consiste en la prise de l’antibiotique après une exposition sexuelle à risque de contamination. L’Autorité indique que « les études démontrant une efficacité au moins individuelle de la prophylaxie des IST bactériennes par les antibiotiques avec les plus hauts niveaux de preuve concernent un schéma de type post-exposition ».
Quelle population cible ?
La doxycycline en prévention des IST bactériennes peut être envisagée chez les hommes cis et les femmes trans à haut risque d’IST. C’est-à-dire :
• ayant eu des rapports avec au moins deux partenaires homme cis ou femme trans au cours des 12 derniers mois
• et ayant eu au moins 2 épisodes d’infections sexuellement transmissibles au cours des 12 derniers mois
Quel dosage en TPE-Doxy ?
→ En traitement post-exposition, la HAS préconise 200 mg en une prise orale, soit 2 comprimés de doxycycline 100 mg, au plus tôt après le rapport sans préservatif et jusqu’à 72 heures au plus tard, sans dépasser 3 prises par semaine (hors AMM).
→ En cas de traitement par doxycycline au long cours à une dose de 100 mg par jour, la HAS ne recommande pas de dose supplémentaire ponctuelle pour atteindre 200 mg, faute de « donnée à l’appui de l’efficacité ou de l’inefficacité ».
Dans la borréliose de Lyme
Les recommandations « Borréliose de Lyme et autres maladies vectorielles à tiques » ont également été actualisées.
La doxycycline possible en 1re intention chez la femme enceinte ou allaitante, ainsi que chez l’enfant de moins de 8 ans, hors AMM.
Ainsi, la HAS recommande :
• 200 mg/j chez l’adulte, y compris femme enceinte ou allaitante, en 2 prises.
• 4 mg/kg/j chez l’enfant, en 2 prises. En cas de poids < à20 kg, l’amoxicilline en suspension buvable est à privilégier.
Chez les moins de 6 ans et dont le poids est >20 kg, les comprimés doivent pouvoir être dissous dans l’eau (mention non substituable EFG).
→ La durée de traitement varie en fonction du tableau clinique :
• 10 jours en cas d’érythème migrant unique,
• 14 jours en cas d’érythème multiple,
• 21 jours en cas de lymphocytome cutané bénin,
• 14 jours en cas de neuroborréliose précoce (moins de 6 mois),
• 21 jours en cas de neuroborréliose tardive (plus de 6 mois)
• 28 jours en cas d’arthrite de Lyme chez l’adulte et l’enfant de plus de 8 ans. L’amoxicilline est à privilégier chez l’enfant plus jeune et la femme enceinte
• 21 jours en cas d’atteinte cardiaque. La ceftriaxone est à privilégier chez l’enfant de moins de 20 kg
• 28 jours en cas d’acrodermatite chronique atrophiante. La ceftriaxone est à privilégier chez la femme enceinte ou allaitante
→ En cas d’atteinte ophtalmique, la ceftriaxone est préconisée en 1ere intention à 2 g/j en IV chez l’adulte et à 75 mg/kg/j chez l’enfant, sans dépasser 2 g/j, pendant 21 jours.
Pas d’antibiothérapie de longue durée
→ Les symptômes du syndrome post-borréliose de Lyme traitée (PTLDS) – qui persistent plus de 6 mois après le traitement – sont reconnus pour la 1ere fois dans ces recommandations:
la HAS ne préconise pas d’antibiothérapie au long cours.
→ En cas de piqûre de tique, l’antibioprophylaxie n’est pas recommandée « quelle que soit la population concernée ».