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Revue de presse Janvier 2025

Notre sélection d’articles parus dans la presse scientifique internationale.

GEETY IMAGES

Le scorbut fait son retour en France

Quasiment disparu d’Europe depuis la fin du XXe siècle, le scorbut est de retour en France, dans un contexte de précarité alimentaire et de pandémie Covid, pointe une étude menée par une équipe de l’hôpital Robert-Debré AP-HP, de l’Inserm, de l’université Paris Cité et du département de pédiatrie de l’hôpital Cayenne en Guyane. 

Causé par une carence profonde en vitamine C, le scorbut est responsable de douleur osseuse intense, d’une faiblesse musculaire, d’hémorragies et d’une altération de l’état général. En analysant les données hospitalières françaises entre janvier 2015 et novembre 2023, les chercheurs ont repéré un total de 888 patients atteints de scorbut qui ont été hospitalisés, dont l’âge moyen était de 11 ans. Après le début de la pandémie, les hospitalisations pour scorbut ont bondi de + 34,5 %. Et de + 20 % pour malnutrition sévère. 

« Le retour inquiétant de cette maladie met en lumière les possibles conséquences de l’augmentation de la précarité socio-­économique depuis 2020 sur l’état nutritionnel des enfants », souligne l’Inserm. Au-delà du Covid, la situation économique et politique a renforcé la précarité alimentaire des plus jeunes. Ainsi, en France, l’inflation des prix alimentaires a atteint 15 % début 2023. Pour lutter contre cette hausse dramatique, les chercheurs invitent à renforcer les programmes d’aide alimentaire et améliorer l’accès à des aliments nutritifs et abordables. ■

Publié dans The Lancet regional HealthEurope, le 6 décembre 2024
DOI : 10.1016/j.lanepe.2024.101159

 

 


Le virus de la grippe livre ses mystères

L’avancée scientifique était attendue depuis près de quarante ans ! Des chercheurs du CNRS et de l’Université Grenoble Alpes ont décrit, pour la première fois, le génome du « manteau » du virus de la grippe.
Le génome de la grippe est composé de huit molécules d’ARN et chacune de ses molécules d’ARN est liée à un assemblage de protéines formant un manteau protecteur. Un manteau en double hélice difficile à manipuler jusqu’alors et dont les mystères empêchaient le développement de médicaments capables de déstabiliser le génome grippal. Grâce à des techniques de cryo-microscopie électronique et de biochimie, les chercheurs ont détaillé les interactions entre l’ARN et ce manteau. Cette découverte pourrait inspirer des médicaments fragilisant l’ARN viral, freinant la réplication du virus grippal.

Publié dans Nucleic Acids Research, le 14 décembre 2024
DOI : 10.1093/nar/gkae1211

 


Le Dry January attire et sensibilise

L’étude française Janover confirme l’intérêt du Dry January, ce défi consistant à ne pas boire une goutte d’alcool pendant tout le mois de janvier. Menée lors de l’édition de janvier 2024, cette étude en ligne confirme à la fois un nombre de participants en hausse et des adeptes du Dry January davantage conscients des effets négatifs de l’alcool sur la santé. Ainsi, sur les 5 000 adultes interrogés, 20 % disaient être participants à ce défi, une proportion encore plus élevée chez les jeunes. « Extrapolé à l’ensemble de la population adulte française, cela correspond à environ 4,5 millions de personnes participant au Dry January 2024 », peut-on lire dans l’étude. Mieux : les participants étaient plus susceptibles d’auto-identifier leur consommation d’alcool comme à risque, d’être préoccupés par les effets de l’alcool sur la santé, ou encore de signaler une consommation dangereuse. ■

Publié dans Frontiers in Public Health, le 2 décembre 2024
DOI : 10.3389/fpubh.2024.1466739

 

 


Migraine : l’atogépant confirme son efficacité

L’atogépant, un antagoniste oral des récepteurs du peptide lié au gène de la calcitonine, a démontré son efficacité en prévention rapide des migraines épisodiques et chroniques. En études cliniques de phase 3, ce traitement développé par Abbvie a montré une réduction significative des jours de migraine mensuels, avec une amélioration dès les quatre premières semaines de traitement. Les participants, âgés de 18 à 80 ans et souffrant de migraines depuis plus d’un an, ont rapporté une amélioration de l’impact de la migraine sur leur qualité de vie et de leur quotidien de manière générale.

Publié dans Neurology, le 23 décembre 2024
DOI : 10.1212/WNL.0000000000210212