Michaël Cohen, pharmacien et influenceur santé

Michaël Cohen réinvente le conseil pharmaceutique sur les réseaux sociaux. Dans de courtes vidéos, le titulaire parisien de 33 ans se met en scène, avec humour et parfois même en chanson. Avec plus de 28 000 followers sur Instagram, la formule semble séduire.

 

Revue Pharma : Que trouve-t-on sur votre page Instagram et votre chaîne Youtube ?

Michaël Cohen : Ce sont des vidéos de conseils, qui durent entre 45 secondes et 1 minute 20. Je suis face caméra et j’aborde différentes thématiques comme « Qu’est-ce que la mélatonine ? », « D’où viennent les allergies ? », « Comment se débarrasser des brûlures d’estomac ? », « Pourquoi prendre du magnésium ? », etc. Plus récemment, j’ai essayé un nouveau format dans lequel je rappe la posologie d’un médicament : « Le Doliprane, c’est quand t’as mal au crâne. Pour la fièvre et la douleur, c’est un toutes les six heures. Le Dafalgan, l’Efferalgan, c’est pas en même temps ». 

 

Comment avez-vous eu l’idée de réaliser ces vidéos ?

Au comptoir ! Mes patients me posaient souvent les mêmes questions et c’est donc pour eux, au début, que j’ai réalisé ces vidéos. Je voulais qu’ils aient accès à de l’information médicale sûre et vérifiée, quand et d’où ils le souhaitaient. Pour cela, rien de mieux que les réseaux sociaux ! Avec le temps, j’ai eu de plus en plus de demandes et j’ai décidé de séparer cette activité de celle de l’officine pour continuer à partager ces connaissances avec le plus de personnes possible, sans avoir de problèmes avec le Conseil national de l’ordre des pharmaciens.

 

Que vous apporte la réalisation de ces vidéos ?

À l’officine, quand mes patients chantent le rap sur le Doliprane et me disent « c’est super, je ne me pose plus la question de la posologie », c’est la plus belle des reconnaissances ! Cela prouve qu’ils ont retenu l’information et pour longtemps. J’ai aussi des retours de confrères qui me remercient d’avoir « dépoussiéré le monde de la pharmacie » et qui partagent mes publications avec leurs clients. Je me sens utile et c’est aussi l’occasion d’actualiser mes connaissances car je vérifie et revérifie toutes les informations avant de tourner une vidéo.

 

Ce n’est pas trop difficile de concevoir ces vidéos ? 

Au contraire, c’est un espace d’expression et de création unique. J’ai testé plusieurs types de formats : des interviews, des vidéos à la Norman (c’est-à-dire seul à parler devant l’écran), des storytelling, etc. Je me suis vraiment amusé à découvrir ce monde-là. Mon père est pédiatre et ma mère artiste peintre, résultat : j’ai à la fois le côté cartésien et artiste. Je fais du chant et de la musique depuis que j’ai douze ans. Ce type de format me permet d’aller au-delà de mon rôle de pharmacien au comptoir. Reprendre les codes des réseaux sociaux en cherchant la meilleure façon de capter les gens et de les intéresser à des sujets de santé, c’est passionnant !

 

N’est-ce pas chronophage ? 

Quand j’ai commencé, en 2020, cela me prenait énormément de temps car les vidéos étaient plus longues. Pour un résultat de trois à quatre minutes, je travaillais parfois jusqu’à deux jours, entre le tournage et le montage. À l’époque, c’est pour cette raison que j’ai arrêté. Cette année, quand j’ai recommencé, j’ai délégué une partie du montage. Entre janvier et juin, j’en publiais une par jour, ce qui était difficilement gérable avec mon activité de titulaire. Depuis, j’ai ralenti la cadence, mais j’ai plein de projets pour la suite ! ■