Attendu de longue date, le décret qui ouvre le droit de primo-prescription aux infirmières en pratique avancée (IPA) vient d’être publié ce 21 janvier au Journal officiel. Une mesure issue de la loi Rist, « portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé », votée en mai 2023.
Dès lors, les IPA ont l’autorisation de primo-prescrire « des produits de santé ou des prestations soumis ou non à prescription médicale obligatoire », peut-on lire dans le décret. Une liste des médicaments devra être précisée par un arrêté, « après avis de l’Académie nationale de médecine ». Un texte qui pourra d’ailleurs prévoir que « la prescription par l’infirmier est subordonnée à un diagnostic médical préalable », souligne le décret.
Questionnement autour de liste de médicaments
Ce droit à la primo-prescription pour les IPA exerçant en établissement de santé, en médico-social ou en structure coordonnée est « une avancée considérable pour l’accès au soin », se félicite l’Union nationale des infirmiers en pratique avancée (UNIPA) ce matin.
Mais le syndicat d’IPA reste toutefois vigilant « concernant l’arrêté relatif à la primo-prescription qui n’a pas encore été publié », indiquant que leurs « dernières discussions avec le cabinet de Madame Geneviève Darrieussecq ont fait apparaître des désaccords majeurs concernant ce texte ». Les IPA craignent notamment que le texte ne prévoie « une restriction majeure du droit de prescription des IPA, faisant reculer l’exercice de toute la profession ».
Ces dispositions de la loi Rist avaient provoqué l’ire d’une partie des médecins en 2023. « Une médecine pillée », avait par exemple dénoncé en octobre 2023, l’Union française pour une Médecine libre (UFML), affirmant avoir mis la main sur un document de travail listant les médicaments que les IPA pourraient primo-prescrire, des antibiotiques, aux antalgiques, en passant par les antidépresseurs ou les antidiabétiques.