Ixchiq

Fin novembre, le laboratoire Valneva annonçait la mise à disposition en officine du tout premier vaccin contre le virus du chikungunya : Ixchiq. 

EN BREF

  • Médicament sur liste I
  • À conserver au réfrigérateur (entre 2 et 8°C)
  • La boîte contient 1 flacon unidose de poudre + 1 seringue préremplie de 0,5 mL de solvant, sans aiguille
  • CIP 3400930296448
  • Non remboursable et non agréé aux collectivités (demande en cours)
  • Prix final observé entre 150 et 200 €
  • Laboratoire Valneva


Premier vaccin contre le chikungunya en France

Quelques mois après l’obtention de son AMM européenne, le vaccin Ixchiq, commercialisé par le laboratoire franco-­autrichien Valneva, est disponible en officine et dans les centres de vaccinations internationales depuis le 18 novembre 2024. Il s’agit du tout premier vaccin indiqué dans l’immunisation active pour la prévention de la maladie causée par le virus du chikungunya (CHIKV) accessible en France. 

 

Indiqué chez l’adulte immunocompétent

Ixchiq est un vaccin vivant atténué : il comporte la souche Δ 5nsP3 du virus du chikungunya. Il est donc contre-indiqué chez les personnes immuno­déficientes ou immuno­déprimées en raison d’une maladie ou d’un traitement médical. Pour l’instant, son indication ne concerne que l’adulte. « La sécurité et l’immunogénicité d’Ixchiq chez les enfants et les adolescents âgés de 0 à 17 ans n’ont pas encore été établies. Seules des données limitées concernant la sécurité et l’immunogénicité chez les adolescents âgés de 12 ans et plus sont disponibles », précise le RCP du vaccin (version du 28/06/2024). Le laboratoire a d’ailleurs soumis une demande d’élargissement de l’indication de son vaccin aux 12-17 ans à plusieurs agences sanitaires en septembre, dont l’EMA. 

 

Sécurité

Le profil de sécurité d’Ixchiq repose sur les données de 3 essais cliniques de phases I et III (la phase II étant dédiée à l’efficacité) réalisés aux États-Unis sur plus de 3 600 adultes suivis pendant 6 mois. Outre les réactions au site d’injection, sensibilité au toucher (10,8 %) et douleur (6,1 %), les effets indésirables systémiques les plus recensés sont : céphalées (32 %), fatigue (29,4 %), myalgie (23,7 %), arthralgie (16,6 %), fièvre (13,8 %) et nausées (11,4 %). À noter que des effets indésirables combinés, qualifiés comme semblables à ceux du chikungunya, ont été signalés chez 12,1 % des participants. Parmi ces effets combinés, on relève notamment la combinaison d’une fièvre avec céphalée, fatigue, myalgie ou arthralgie. Un peu moins de 2 % des participants ont signalé un symptôme grave, le plus souvent de la fièvre ou une arthralgie. 

 

Dose unique

L’efficacité clinique d’Ixchiq a été extrapolée à partir d’une valeur seuil d’anticorps anti-CHIKV après vaccination. Menée sur 362 patients, l’étude VLA1553-301 a mis en évidence une séroréponse chez 98,9 % des participants, 28 jours après la vaccination, ainsi qu’un maintien de cette réponse 6 mois plus tard. Début décembre, le laboratoire informait de la persistance de ces anticorps jusqu’à 3 ans après la vaccination. La nécessité d’une revaccination n’a pas été établie. 

 

Une arme préventive supplémentaire 

Ce nouveau vaccin vient s’ajouter aux moyens préventifs individuels et collectifs de lutte contre le moustique tigre (genre Aedes), vecteur du CHIKV. En métropole, les cas autochtones de chikungunya sont rares – 1 cas en 2024 – et la majorité des cas sont importés de régions endémiques, malgré l’implantation du moustique tigre dans 78 des 96 départements début 2024. Dans un rapport d’expertise publié en juillet 2024, l’Anses estimait « qu’une épidémie d’arbovirose, tous virus confondus, a une probabilité comprise entre 6 et 7 sur une échelle de 0 à 9 de survenir dans les cinq prochaines années ». ■