Ce 27 novembre, 7 groupements de pharmacies coopératifs ont lancé le Collège Pharmacies de la Fédération du commerce coopératif et associé (FCA). Un projet dans les tuyaux depuis plusieurs mois pour « valoriser et protéger l’indépendance du pharmacien ».
L’idée ? Promouvoir un modèle coopératif face aux risques de financiarisation du réseau et communiquer autour d’une pharmacie « libérale, indépendante et performante ».
Ce tout nouveau collège rassemble Astera, Giropharm, Giphar, la coopérative Welcoop, Eslie Santé, Totum Pharmaciens et Socopharm. Un réseau qui agrège à lui seul 15 000 adhérents et associés.
« Le risque de financiarisation est à la porte des officines »
« Si la profession se prend en main, elle se préservera de la financiarisation », a tenu à insister Corinne Imbert, sénatrice et rapporteure du PLFSS 2025. Pharmacienne de profession, l’élue salue l’initiative des coopératives alors que « le risque de financiarisation est à la porte des officines, la pharmacie est sur un fil ».
Le Sénat a rendu fin septembre un rapport d’information sur la financiarisation dans la santé en France pointant à la fois les risques pour l’officine, mais également ses forces. « L’officine est un modèle d’aménagement du territoire, une vraie colonne vertébrale de l’accès aux soins », rappelle Corinne Imbert, qui met toutefois en garde : « on ne peut pas toujours en demander plus aux pharmacies, sans pour autant les préserver de la financiarisation ».
Un amendement a d’ailleurs été glissé au PLFSS 2025 « pour intégrer la notion d’indépendance des professionnels de santé lors des négociations conventionnelles », souligne Corinne Imbert.
Un système verteux
Valoriser le système coopératif se veut donc comme un contre-pied à l’entrée de fonds d’investissement dans le réseau. « Au sein des coopératives, tous les excédents de gestion sont reversés à l’officine, soit directement aux adhérents pharmacien soit en réinvestissant dans les activités de la coopérative, souligne Dominique Pautrat, président du directoire de Welcoop. C’est un système par nature redistributif et totalement vertueux ».
Pour laisser le capital aux mains des confrères, le Collège Pharmacies de la FCA entend donc faire connaître les coopératives de pharmaciens « aujourd’hui encore totalement méconnues », estime Dominique Pautrat.
Dès l’année prochaine, le Collège « fera un tour de France pour aller à la rencontre des élus locaux, des pouvoirs publics, mais aussi des étudiants », fait savoir Armand Pinton, président d’Astera et président du Collège.
