Fin septembre, l’ANSM annonçait l’obligation, à partir du 1er décembre, que les prescriptions des spécialités à base de tramadol et de codéine, soient réalisées sur une ordonnance sécurisée. Tout en reconnaissant la pertinence de cette décision pour « renforcer la sécurité de la dispensation et la lutte contre les consommations abusives », la FSPF, dans un communiqué du 25 octobre, pointe « l’empressement de l’ANSM », qui « menace la prise en charge de la douleur ».
Principale raison avancée par le syndicat : l’exécution des ordonnances sécurisées au format numérique, pas encore intégrées dans certains LGO, qui va poser des soucis de délivrance. « Ce délai précipité ne laisse aux pharmaciens que deux choix aussi insatisfaisants l’un que l’autre : perdre un temps conséquent pour obtenir une ordonnance papier conforme voire, dans des cas assez fréquents tels que l’injoignabilité du prescripteur, refuser purement et simplement la dispensation du traitement », regrette le syndicat, qui « n’accepte aucun de ces choix ». La FSPF demande ainsi au Gouvernement le report de cette mesure « jusqu’à ce que les praticiens disposent des outils nécessaires ».
Une décision prise sans concertation
Même son de cloche du côté des prescripteurs. Dans un billet publié sur le site de la Fédération des Médecins de France (FMF) le 27 octobre, le Dr Richard Talbot déplore « une décision prise sans concertation, ni même la moindre communication envers les professionnels de santé concernés ». Le médecin met aussi en avant un manque de préparation des professions médicales, alors que les prescriptions électroniques doivent se généraliser. « Là où le bât blesse … c’est qu’une fois de plus les obligations arrivent sans tenir compte du rythme d’équipement de la profession. À ce jour, sur 46 logiciels médecins référencés Ségur, seuls 13 ont reçu l’agrément « ordonnance numérique ». Et seulement 6 chez nos amis pharmaciens ! Et si les pharmaciens ne sont pas équipés pour les traiter, les ordonnances numériques ne servent à rien ! »
