Revalo des honoraires, des gardes, Rosp : quel calendrier de mise en œuvre pour l’avenant ?

Une semaine après la publication de l’avenant au Journal officiel, le président de la FSPF Philippe Besset a fait le point sur le calendrier d’application des revalorisations financières lors de son live hebdomadaire.

Ce qui s’applique dès maintenant

Dès aujourd’hui, les pharmaciens peuvent réaliser des prises en charge cystite et angine « et la formation mise en place est très courue, tous les pharmaciens sont mobilisés pour cette nouvelle mission très importante », fait savoir Philippe Besset.

Dès maintenant, encore, se met en place la ROSP exceptionnelle pour 2024, « qui permettra à chaque pharmacie de récupérer 950 euros si elle respecte tous les items », poursuit le président de la Fédé.

Pour rappel, l’avenant prévoit par exemple le versement de « 400 euros si vous faites au moins un bilan partagé de médication en 2024 », rappelle Philippe Besset, 50 € pour la réalisation d’au moins un TROD angine au sein de l’officine en 2024, 100 € si l’on dispose de locaux adaptés au public en vue de dépister une infection urinaire ou encore 50 € pour la réalisation d’au moins un accompagnement femmes enceintes.

Ces ROSP exceptionnelles couvrent l’année 2024 et seront versées au 1er semestre 2025.

À partir du 1er janvier 2025

Les revalorisations de l’honoraire de dispensation, de la permanence des soins, ainsi que le paiement à l’acte des entretiens (BPM, AVK, AOD, asthme, anticancéreux) entreront en vigueur dès le 1er janvier 2025.

Le début de l’année marquera aussi le coup d’envoi des entretiens courts opioïdes, rémunérés 5 euros.

« À l’automne, nous aurons aussi comme mission de dialoguer avec les agences régionales de santé et les CPAM pour établir le zonage des territoires fragiles en termes d’accès au médicament », tient à préciser Philippe Besset. Ce zonage devra être réalisé avant le 31 décembre 2024, « afin que, tout début janvier, des dossiers de financement spécifiques soient lancés pour les officines implantées dans ces territoires », rappelle le président de la FSPF. À la clé notamment ? L’aide de 20 000 euros maximum débloquée par l’Assurance maladie.

Un œil sur la rémunération

Autre chantier des prochains mois : « regarder mois par mois l’évolution de notre marge sur le médicament », insiste Philippe Besset. Un élément « fondamental », pour le pharmacien qui rappelle l’engagement : « la rémunération doit augmenter en moyenne de 2% par an ».

L’USPO s’inquiète de « mesurettes »

Ce lundi 15 juillet, dans un courrier au vitriol, le président de l’Uspo – non-signataire de l’avenant – a dénoncé « des mesurettes », largement insuffisantes pour l’officine. Pierre-Olivier Variot fait ainsi savoir que « plusieurs décisions des pouvoirs publics prises récemment viennent confirmer, s’il en était besoin, que ces négociations étaient malheureusement pipées dès le départ ».

Preuve en est, selon l’USPO : l’économie officinale risque à nouveau de se dégrader, notamment avec « la révision tarifaire à la baisse pour certains dispositifs médicaux, délivrés principalement en officine » ou encore la réforme de la prise en charge des fauteuils roulants manuels « qui seront bien moins remboursés, et dont la location risque de disparaitre », alerte encore le président de l’Uspo.

Dernier exemple, le rapport charges et produits de la Cnam pour 2025 qui propose « de demander le remboursement aux industriels du médicament d’une partie des remises produits versées à ses clients, à savoir principalement les grossistes-répartiteurs et les officines », souligne l’USPO.  Un montant qui chiffrerait à 152 millions d’euros pour 2022, dont plus de la moitié pour la marge pharmacien, regrette encore le syndicat.