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Analogues du GLP-1 : l’ANSM accroit sa vigilance « au regard de la prescription croissante »

Ozempic, Trulicity, Victoza, Saxenda… La surveillance des effets indésirables des analogues du GLP-1 (aGLP-1) devrait s’accentuer dans les prochains mois.

Après la création d’un comité scientifique temporaire (CST) consacré à l’usage de ces traitements en décembre dernier, l’ANSM a annoncé début juillet rester « vigilante au regard de la prescription croissante et des risques associés aux aGLP-1, particulièrement dans les situations de mésusage ».

Peu d’effets indésirables graves ont été recensés en France

Pour rappel, ces médicaments indiqués dans le traitement du diabète de type 2 et de l’obésité font depuis plus d’un an l’objet d’une demande intense et d’un détournement important. En raison, notamment, d’une grande popularité sur les réseaux sociaux. « Lors du CST, les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) de Limoges et Montpellier ont présenté les résultats de l’enquête nationale (2019-2023) menée sur les effets indésirables graves des aGLP-1 déclarés en France, mettant en évidence plusieurs points d’alertes. Certains de ces points ont déjà été évalués, ou sont en cours d’évaluation, au niveau européen », précise l’ASNM dans son communiqué.

Pour autant, peu d’effets indésirables graves ont été recensés en France. « Sans doute en raison des tensions importantes d’approvisionnement qui nous ont contraints à restreindre l’utilisation de ces médicaments », indique l’ANSM. Néanmoins, lorsque ces tensions prendront fin, un plus grand nombre de patients pourront avoir accès aux traitements, ce qui pourrait entraîner une nette augmentation des cas d’effets indésirables graves ».

Évènements gastro-intestinaux, « rares mais graves »

Ainsi, l’Agence annonce que le groupe d’intérêt scientifique Epi-Phare, en collaboration avec le centre Drugs-SafeR de Bordeaux, lance un programme d’études de pharmacoépidémiologie sur les effets indésirables de ces traitements. Aussi bien dans le cadre de leurs indications qu’en cas de mésusage. Seront notamment examinés, certains évènements gastro-intestinaux, « rares mais graves », pancréatite, occlusion intestinale et gastro-parésie, certains risques liés à l’anesthésie pour les patients traités par aGLP-1, ainsi que la possibilité d’un risque accru d’idées suicidaires, dont le « lien avec le traitement n’a pu être établi à ce jour ».

L’ANSM précise également que « des études porteront sur la surveillance d’effets indésirables à long terme, actuellement non connus ou très rares, comme le risque de cancer de la thyroïde ou de cancer gastro-intestinaux ».

Enfin, l’Agence rappelle que « les aGLP-1 ne doivent pas être utilisés pour la perte de poids à des fins esthétiques ». Elle alerte également sur l’utilisation de stylos injecteurs en dehors du circuit pharmaceutique. « L’alerte diffusée par l’EMA fin 2023 et celle de l’OMS du 19 juin dernier sur l’identification de stylos préremplis faussement étiquetés comme de l’Ozempic, sont toujours d’actualité. Dans ce contexte, l’ANSM maintient une vigilance particulière sur les déclarations qui lui sont transmises », conclut le communiqué.