« Toutes les pharmacies sont gagnantes » : La Fédé dit oui à la signature de l’avenant

Vendredi dernier, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a pris la décision de signer l’avenant à la convention présenté par l’Assurance maladie, après 6 mois de négociations et une grande journée d’action le 30 mai dernier.

Une décision prise après consultation d’une partie des adhérents FSPF, précise Philippe Besset, président du syndicat, lors du congrès de la Fédé organisé à Deauville ce week-end, saluant « sa fierté devant le processus démocratique des instances de la Fédération ».

Dans le détail, « 700 confrères de bureaux de syndicats départementaux ont été appelés au vote pour donner mandat à leurs présidents départementaux », précise Philippe Besset. Résultat sans appel des présidents : « pour » la signature de l’avenant à 82 %. « Mais les votes étaient parfois serrés à l’intérieur même des départements », tempère le président de la Fédé.

Des revalos pour 100% du réseau

Malgré la journée de mobilisation historique du 30 mai dernier – 90% des officines fermées, 30 000 pharmaciens, préparateurs et étudiants dans la rue – Philippe Besset veut mettre en avant un texte « positif ». « Toutes les pharmacies sont gagnantes avec cet avenant, 100% du réseau ! », fait-il savoir évoquant notamment les revalos actées avec l’Assurance maladie qui concerneront l’ensemble des pharmacies françaises.

Augmentation des honoraires de dispensation, TROD angine et cystite qui passent de 6 à 10 euros, revalos des honoraires en garde de nuit, entre minuit et 6 heures du matin, qui passent à 20 euros de majoration, aide pour les officines fragiles, accord sur la substitution des biosimilaires… « L’intégralité de cet avenant est positif », martèle encore Philippe Besset, mais « c’est une étape dans un chemin d’actions qui va continuer dans les mois à venir, au service de nos patients ».

Accord gagnant-gagnant sur les biosimilaires

Cette signature est donc « un début de solution » pour les officines, fait encore savoir le pharmacien de Limoux, obtenu grâce à la mobilisation du 30 mai. C’est notamment l’engagement des pouvoirs publics autour des biosimilaires qui aurait fait pencher la balance en faveur de la signature.

« Nous avons pu obtenir un accord gagnant-gagnant sur les biosimilaires et les hybrides, avec une substitution la plus large possible, une égalité de marge et des négociations possibles avec les industriels », résume Philippe Besset.

La Cnam se félicite de la signature

Également invité à s’exprimer sur ces 6 mois de négos, le directeur général de l’Assurance maladie Thomas Fatôme « se félicite d’avoir abouti à un accord. Un avenant à une convention, c‘est toujours un compromis ». « Nous avons fait le choix de ne pas toucher à la marge des pharmaciens et de revaloriser les honoraires le plus possible, tout en soutenant les activités liées à la garde », résume le numéro 1 de la Cnam.

Thomas Fatôme se réjouit notamment d’une évolution « progressive » des honoraires, sur 2025, 2026 et 2027. « Mais nous n’avons pas fait de 2024 une année blanche et allons soutenir les officines sur certaines thématiques », avance-t-il encore.

En effet, l’avenant prévoit la mise en place de ROSP exceptionnelles pour cette année. Une sorte de prime donnée à chaque pharmacie qui mettrait en place les nouvelles missions. Par exemple, « pour le premier bilan de médication réalisé dans votre officine, une prime de 400 euros sera donnée par l’Assurance maladie en 2024 », détaille Philippe Besset. Même principe pour les entretiens ou la remise de kit de dépistage du cancer colorectal.

20 000 euros pourront également être accordés aux pharmacies rurales fragiles, « pour accompagner de manière durable les pharmacies dont nous avons besoin pour l’accès aux soins, insiste Thomas Fatôme. Il ne faut pas qu’il y ait de déserts pharmaceutiques ».

Vendredi dernier, l’USPO a pour sa part jugé l’enveloppe mise sur la table insuffisante. « C’est impossible de signer en l’état, il y a un risque de disparition du réseau beaucoup trop importante », a insisté le président de l’USPO, Pierre-Olivier Variot.

Ce lundi, l’USPO entend poursuivre la mobilisation « même si une grande partie de la profession ne comprend pas cette décision de signer si vite, l’USPO va faire son maximum pour faire entendre la voix des pharmaciens d’officine pendant les législatives prévues fin juin et début juillet, et ensuite préparer au mieux des mesures positives pour le PLFSS 2025 ! »