Début 2024, Julien Sfeir – artiste angevin et pharmacien – a sorti son nouveau titre Je jette des boîtes. Un pamphlet grinçant contre le gaspillage de médicaments.
« Encore un sac plein, c’est le vingtième en même pas une semaine. Il y en a des millions pour qui ça pourrait changer la vie ». Dans un clip déjanté – qui cumule pas moins de 70 000 vues – Julien Sfeir, artiste et pharmacien, lance un brûlot féroce contre le gaspillage de médicaments.
Son électronique et chorégraphie robotique millimétrée, dans « Je jette des boîtes » l’artiste angevin incarne un pharmacien désabusé « provocateur, qui en a ras le bol du comptoir », raconte Julien Sfeir. Une façon de « tirer le trait », souligne encore le pharmacien, qui s’est conçu pour l’occasion un trône de boîtes de médicaments grandeur nature. Tourné dans une officine d’Angers, avec les employés de la pharmacie et les étudiants de la corpo locale, le titre fait surtout écho aux origines libanaises du chanteur.
« Il y a trois ans, à la suite de la crise économique et politique au Liban, le pays s’est retrouvé en manque total de médicaments », se souvient Julien Sfeir. « Des membres de ma famille, des Libanais de mon entourage, me demandaient des boîtes de Doliprane, des antihypertenseurs, alors que moi, en parallèle, je voyais des centaines de boîtes non utilisées au comptoir », précise le pharmacien qui a eu envie de dénoncer « ce gaspillage » dans une chanson cynique à l’humour noir.
Côté satyre musicale, Julien Sfeir n’en est pas à son coup d’essai. L’année dernière, le pharmacien angevin avait déjà sorti « Je t’emmerde » ou encore « Parasite » pour dénoncer l’indifférence dont fait preuve la société face aux plus démunis. Diplômé de pharmacie en 2012, Julien Sfeir a toujours été bercé dans la musique. Chant, batterie, piano, guitare… Après avoir remporté un concours de France Bleu en 2014, Julien Sfeir fait la première partie de Catherine Ringer et de Yodelice. Toujours en parallèle du comptoir !
« Entre-temps, j’exerce dans une pharmacie d’Angers depuis 2019 qui a accepté que je travaille à temps partiel le lundi et le mardi, pour consacrer le reste de ma semaine à la musique », indique le chanteur, qui assure que ses confrères, après visionnage du clip, « se sont reconnus dans leur quotidien ».
Déjà, le pharmacien angevin planche sur son prochain titre qui devrait aborder la place de la femme dans le monde. « Je vais essayer de le faire à ma manière, toujours dans l’audace, le sarcasme et l’humour. ■