Nouvelle charge contre les médicaments anti-rhume contenant de la pseudoéphédrine. Alors que l’ANSM a officiellement déconseillé de les utiliser en octobre dernier, selon l’UFC-Que Choisir « trop de pharmaciens continuent de les vendre sans alerter sur les dangers auxquels ils exposent, ni même poser les questions de santé nécessaires au préalable ».
Après avoir mené une enquête dans 40 officines d’Île-de-France entre le 15 et le 29 février, l’association de consommateurs note ainsi que bien souvent « le conseil censé être délivré par le pharmacien se résume à un échange commercial lapidaire ».
Client mystère
Dans le détail, un « client mystère » se présentait au comptoir comme ayant un rhume, avec un masque, et demandait une boîte d’Actifed Rhume Jour & Nuit. Et sur les 40 pharmacies « seule une s’est fait l’écho de cette nouvelle recommandation sanitaire et n’a pas vendu le produit », se désole Que Choisir.
Dans le détail, 37 officines ont délivré le médicament soit en omettant de donner cette information, soit sans poser les questions préalables et donner les mises en garde de rigueur, dont, 14 n’ont posé aucune question sur l’état de santé du patient.
4 pharmacies ont pointé le risque d’AVC et 2 ont affirmé que le médicament n’était pas en stock dont une « en raison du scandale récent ».
Des outils existent
Si l’association tempère toutefois en précisant que « ce test mené dans 40 pharmacies ne se prétend pas représentatif des 20 000 officines réparties sur le territoire français », elle affirme néanmoins que « le caractère tranché des résultats et l’absence répétée de conseil remet sérieusement en question le service rendu par ces professionnels qui revendiquent par ailleurs un élargissement de leurs missions de santé ».
Pourtant, des outils existent à destination des officines à l’instar de la fiche « d’aide à la dispensation » éditée par l’ANSM pour ces médicaments contre le rhume.
L’UFC-Que Choisir demande d’ailleurs l’interdiction de ces spécialités à base de pseudoéphédrine.
