• Confinement, couvre-feu… Combien de morts évitées pendant le Covid ?
• Un nouveau mécanisme d’action pour les antipsychotiques de demain
• Seniors : la lumière naturelle, une solution contre les troubles du sommeil ?
• Diabète et risque cardiovasculaire : un marqueur prédictif identifié
Confinement, couvre-feu… Combien de morts évitées pendant le Covid ?
Près de trois ans après le début de la pandémie, des chercheurs de l’université et du CHU de Bordeaux, de l’Inserm et de l’Inria ont tenté d’estimer l’efficacité des mesures restrictives en France. Confinement, couvre-feu, fermeture des écoles… les scientifiques ont modélisé mathématiquement différents scénarios, à partir des données, par département, entre mars 2020 et octobre 2021. Résultats : « les mesures les plus restrictives telles que le confinement et le couvre-feu ont eu un effet important », souligne l’Inserm.
Dans le détail, le premier confinement aurait permis de réduire de 84 % la transmission du virus, la fermeture des écoles de 15 %, et le couvre-feu à 18 h était plus efficace qu’à 20h (réduction de 68 % contre 48 %). « Bien que l’exercice soit complexe d’estimer un nombre de personnes sauvées par une intervention spécifique, toutes les études retrouvent un impact majeur du confinement et de la vaccination », souligne Rodolphe Thiébaut, professeur en Santé publique et responsable de l’étude. L’étude expose toutefois à trois limites : l’âge n’a pas pu être pris en compte, tout comme la fermeture des commerces non essentiels ou l’effet des gestes barrières.
Toujours selon ces estimations, un confinement une semaine plus tôt aurait permis d’épargner 20 000 vies. Aussi, si le vaccin était arrivé au bout de 100 jours, 71 000 décès auraient pu être évités soit près de 1/3. Des résultats qui devraient inspirer un plan d’action pour les futures pandémies. ■
Publié dans Epidemics, février 2024
DOI : 10.1016/j.epidem.2024.100744
Un nouveau mécanisme d’action pour les antipsychotiques de demain
Trois équipes de l’Université de Montpellier, du CNRS, de l’Inserm et une équipe de l’Université de Wuhan ont travaillé à décrypter le mode d’action d’une nouvelle classe d’antipsychotique. L’idée est de cibler le récepteur du glutamate mGlu2 « afin de comprendre comment ils réduisent les symptômes négatifs et cognitifs de plusieurs maladies, dont la schizophrénie », souligne le CNRS. Les scientifiques ont ainsi mené des travaux sur le cortex préfrontal de la souris et révélé une interaction entre mGlu2 et le récepteur de neurotrophine TrkB. Ainsi, l’inhibition de TrkB empêche le sauvetage des déficits comportementaux par les antipsychotiques glutamatergiques chez les rongeurs traités à la phencyclidine. De quoi mieux comprendre l’antipsychotique de demain. ■
Publié dans Science Advances le 26 janvier
DOI : 10.1126/sciadv.adg 1679
Seniors : la lumière naturelle, une solution contre les troubles du sommeil ?
Alors que les troubles du sommeil augmentent avec l’âge, une équipe du Centre de recherche en neurosciences de Lyon a tenté de percer à jour ce mécanisme mal compris. En étudiant deux populations, l’une jeune, l’autre plus âgée, les chercheurs se sont rendu compte que le vieillissement s’accompagnait d’une diminution de l’implication de la mélanopsine, qui permet d’habitude de réguler le rythme circadien. « Tandis que les plus jeunes, dont seul le récepteur mélanopsine est impliqué, peuvent se contenter d’une exposition à la lumière bleue pour synchroniser leur horloge circadienne, les personnes plus âgées ont besoin d’être exposées à une lumière plus riche en longueurs d’onde », caractéristiques de la lumière du soleil, précise l’Inserm. Conseil donc : inciter les personnes âgées à s’exposer davantage à la lumière du jour, plutôt qu’artificielle, pour éviter les troubles du sommeil. ■
Publié dans Journal of Pineal Research, le 8 janvier
DOI : 10.1111/jpi.12930
Diabète et risque cardiovasculaire : un marqueur prédictif identifié
Le diabète de type 2 est un facteur de risque majeur de maladies cardiovasculaires arthéroscléreuses. Une équipe de l’Inserm, de l’Université de Paris et du CNRS vient d’identifier un nouveau marqueur pronostic de risque cardiovasculaire, en étudiant une cohorte de 672 diabétiques de type 2. Les chercheurs ont ainsi montré que la quantité de globules blanc sanguin sont corrélés à un risque d’accident vasculaire cérébral ou d’infarctus du myocarde à dix ans. « Le score de calcium de l’artère coronaire était positivement corrélé au nombre de monocytes sanguins », indique l’équipe de recherche. Des résultats qui pourraient permettre de détecter les individus les plus à risque en amont. ■
Publié dans Circulation Research, le 19 janvier
DOI : 10.1161/CIRCRESAHA.123.322757