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Il refuse de délivrer un tire-tique pendant sa garde : un pharmacien sanctionné

Un dimanche de mai 2020, alors qu’il était de garde, un pharmacien titulaire des Pays de Loire a refusé d’ouvrir son officine pour délivrer un tire-tique. Un outil réclamé par les parents d’un enfant de 19 mois pour lui retirer l’insecte planté dans son cou.

Dans la foulée, le président du conseil régional de l’ordre des pharmaciens des Pays de la Loire ainsi que le couple ont formé deux plaintes disciplinaires contre le pharmacien titulaire. Et le 19 février 2021, la chambre disciplinaire régionale a prononcé un blâme à l’encontre du confrère.

Une décision dont a fait appel le pharmacien. Il est finalement condamné en chambre disciplinaire nationale à une semaine d’interdiction d’exercer avec sursis. La chambre « a jugé qu’un pharmacien de service de garde est dans l’obligation de répondre aux besoins du public, que celui-ci ait besoin d’un produit entrant ou non dans le monopole pharmaceutique », résume l’Ordre des pharmaciens.  

« Le rôle de conseil primordial du pharmacien dans la délivrance du tire-tique »

En audience, le pharmacien a fait valoir que « la patiente avait besoin d’un tire-tiques, mais ne désirait pas se déplacer », ce qu’elle a nié, et que « c’est parce que la patiente a refusé de se déplacer qu’il l’a redirigée vers les services d’urgence, puis vers une autre officine ». L’instruction a montré que le pharmacien, « alors qu’il était rentré à son domicile durant son service de garde, a refusé de retourner à son officine pour délivrer à Mme B le tire-tique dont elle avait besoin pour son enfant ».

De son côté, la chambre régionale soutient que « le pharmacien de garde doit répondre aux besoins du public, que la demande soit urgente ou non » et que « le tire-tique fait partie de la liste des marchandises dont les pharmaciens peuvent faire le commerce dans leur officine et peut donc faire partie des besoins du public ».

L’Ordre national des pharmaciens rappelle lui que « au surplus, les recommandations de bonnes pratiques de la Haute autorité de santé relatives à la borréliose de Lyme et autres maladies vectorielles à tiques précisent que ces produits sont délivrés en particulier dans les pharmacies et insistent ainsi sur le rôle de conseil primordial du pharmacien dans la délivrance du tire-tique, eu égard à l’urgence. »

Un pourvoi en cassation contre la décision d’interdiction d’exercer pendant une semaine avec sursis a été déposé, rejeté par le Conseil d’État le 9 novembre dernier.