Installée depuis l’automne à la pharmacie Delpech Bordeaux, Stéphanie Le Moulec a choisi d’office de se spécialiser dans la préparation magistrale. Une passion qu’elle partage avec son ancien titulaire, associé dans cette acquisition.
Revue Pharma : Quel a été votre parcours avant de vous installer ?
Stéphanie Le Moulec : Je suis pharmacienne depuis 2007, diplômée de la fac de Caen. Tout de suite après mes études, je suis partie exercer à Paris, d’abord dans une officine traditionnelle pendant 7 ans, puis à la pharmacie Delpech, spécialisée dans la préparatoire magistrale. J’y faisais du contrôle qualité. Cela m’a beaucoup plu et je songeais à m’installer mais, comme beaucoup, je pensais que ce n’était pas à ma portée, surtout à Paris. J’ai fait part à mon ancien titulaire, Fabien Bruno, de mon envie et il m’a aidée pour trouver des préparatoires qui étaient à vendre en France. Il y a un an, j’ai ainsi pu repérer la pharmacie Bachoué à Bordeaux, en plein cœur du centre-ville, qui avait à la fois une activité d’officine traditionnelle et de sous-traitance de préparation magistrale.
Avoir un préparatoire était-il pour vous un prérequis indispensable ?
Oui, c’était la condition sine qua non pour m’installer ! Je n’aurai jamais acheté une officine sans préparatoire. J’aime l’officine, mais la préparation magistrale me plaisait encore plus. C’est une activité particulière très recentrée sur le médicament et le patient.
Quelle aide vous a apporté votre ancien titulaire ?
Mon ancien titulaire est mon associé, et il m’a accompagné sur la partie financière. Désormais, ma pharmacie s’appelle « Delpech Bordeaux », avec pour objectif de mettre en avant la marque. Aujourd’hui, il existe trois pharmacies Delpech en France.
Quelles ont été vos difficultés lors de l’installation ?
Le plus compliqué pour moi a été le changement de vie d’un point de vue personnel, car mon projet imposait un déménagement à Bordeaux et d’emmener toute ma famille dans cette aventure ! C’était d’autant plus difficile que la vente de ma maison conditionnait mon installation, car elle constituait l’apport pour ma pharmacie. Du point de vue professionnel, j’ai été bien entourée notamment par le transactionnaire. J’ai fait le choix de reprendre l’équipe en place dans la pharmacie et nous envisageons des travaux pour agrandir encore la partie préparatoire. Notre objectif est vraiment de développer cette activité et la rendre plus attractive.
Comment se passe la reprise de l’officine ?
Historiquement, c’était une pharmacie spécialisée en herboristerie et en homéopathie et nous avons toujours beaucoup de demandes. C’est une clientèle plutôt de quartier ou touristique. L’accueil a été assez positif de la part des clients du préparatoire, et les commandes se maintiennent, voire augmentent. La principale difficulté est de devoir gérer deux entreprises et deux activités très différentes : l’officine et le préparatoire, alors que je suis la seule pharmacienne. Mais à partir de début janvier, une pharmacienne adjointe viendra nous rejoindre !
Quels conseils donneriez-vous à des confrères qui souhaitent s’installer ?
Avoir un transactionnaire est une réelle aide, notamment en primoacquisition. Être entouré d’un très bon expert-comptable et ne pas faire l’impasse dessus est la clé de tout projet. Enfin, ne pas lâcher prise, vous finirez par y arriver ! •
L’ŒIL DU TRANSAC
L’accompagnement est la clé de voûte de la réussite d’une transmission ! L’histoire de cette cession renforce l’idée que l’humain reste au centre de nos préoccupations. Le cédant, Bertrand Lacape, était titulaire d’une pharmacie située dans les quartiers très recherchés de Bordeaux depuis un peu moins de 30 ans : une véritable institution. Il avait saisi l’opportunité de se spécialiser dans le domaine de la préparation magistrale. Mon travail a été d’être son confident pendant plus de 4 ans pour réfléchir aux meilleures options pour son avenir.
Il n’est guère évident pour le cédant de sortir de sa zone de confort pour appréhender sa sortie.
Doit-on vendre un fonds ou des parts sociales ? Quel est l’impact fiscal de ce choix ? Combien vaut l’outil de travail ? Comment être sûr que l’acquéreur obtiendra les fonds nécessaires à l’acquisition ? L’acquéreure, Stéphanie Le Moulec, a été fantastique. Elle a su gérer sa vie professionnelle et personnelle pour réaliser son rêve. Comme environ 35 % des primo-accédants, elle a pu compter sur une aide financière extérieure de la part de Fabien Bruno, titulaire de la pharmacie Delpech, avec un montage bienveillant où chacun y trouve son intérêt.
Nous garantissons le bon déroulement de la cession à chaque étape de la signature des actes, en passant par la recherche de financement, jusqu’à la transmission. Nous avons eu l’occasion d’obtenir d’excellentes conditions financières et de jouer notre rôle de conseil et de courtier. C’est -passionnant ! » •