« Alors que l’OMS préconise une couverture vaccinale de la grippe de 75%, le taux de vaccination des Français s’établit à 51,5% pour la dernière campagne », rapporte Santé Publique France pour la saison hivernale de 2022/2023. Afin de rebooster la vaccination anti-grippale dans l’Hexagone, le collectif Majeur et Vacciné a présenté début octobre ses recommandations pour redonner du souffle à la vaccination des adultes en France.
Pour faire évoluer les mentalités, il faut des mesures concrètes, martèle ainsi le collectif, crée en janvier 2023 et composé de l’Association France Prévention, de l’USPO, de la FNI, de la FSPF et du groupe AVNIR. Dans la continuité de l’action des pouvoirs publics, le groupe – soutenu par laboratoire GSK – présente 10 propositions concrètes de travail pour améliorer la couverture vaccinale des adultes.
« 83% des Français et 74% des professionnels de santé considèrent l’extension de la vaccination en pharmacie comme une solution permettant d’accroître la couverture vaccinale de la population », selon un sondage de l’IPSOS daté de 2021 et réalisé pour Pfizer, sur un échantillon de 1018 personnes et 500 professionnels de santé. Ces données permettent d’entrevoir une direction à prendre pour encourager la vaccination des adultes en France, quand « 21% des Français estiment que se faire vacciner est une corvée qui prend du temps ».
Trois grands axes se dégagent du collectif : la création d’une culture de la confiance, de l’information et de l’adhésion, mais également une amélioration de l’accès aux services et aux structures des professionnels de santé, et enfin une volonté de favoriser le parcours vaccinal des plus fragiles, en ciblant spécifiquement les publics les plus à risque.
Cultiver la confiance
Après deux ans de polémique autour des vaccins Covid, la méfiance vaccinale s’est accentuée dans une partie de la population française. Une crainte qui n’a rien d’anodin quand on sait que seulement 56,2% des adultes se sont vaccinés contre la grippe durant l’hivers 2022/2023, soit environ un quart de moins que ce que préconise l’OMS. Pour Marie-Josée Augé-Caumon, pharmacienne et conseillère USPO, le problème vient notamment des « campagnes de communication manquant souvent de pédagogie et ne répondant pas aux questions de la population ». Selon la pharmacienne, « il faut questionner et écouter puis informer, en considérant que les effets indésirables des vaccins, bien que souvent bénins, sont davantage observés que leurs bénéfices, à court terme comme à long terme ». Le collectif souhaite renforcer l’accès à l’information et promouvoir la vaccination, spécialement dans les zones prioritaires.
Un accès aux vaccins simplifié
« 51% des actifs qui ne se sont jamais fait vacciner au travail déclarent qu’ils le feraient si l’administration du vaccin pouvait être réalisée à proximité de leur lieu de travail », selon le sondage IPSOS. En réponse à cette problématique, le Dr Pablo Votadoro, psychiatre à Paris, affirme que « faire parvenir l’information aux patients grâce au médecin du travail constitue, dans cette perspective, un levier pertinent ». La mesure prise par le gouvernement sur la prescription et la vaccination a également un rôle important à jouer dans la simplification de l’accès au vaccin. Enfin, le collectif invite les collectivités locales à renforcer leur implication dans la prévention des risques infectieux et la vaccination, dans les lieux de vie du quotidien.
Pour le collectif, il aussi est primordial de cibler spécifiquement les trois âges clés de la vie en assurant des consultations de prévention permettant aux médecins traitants de suivre le statut vaccinal du patient, notamment à partir de 65 ans.